Quatre amis, un domaine apicole en péril et une solution improbable : devenir escorts. Avec Escort Boys, Ruben Alves revisite l’escorting masculin dans une série en six épisodes, diffusée dès ce lundi 2 décembre sur TF1.
Un an après avoir fait sensation sur Prime Video, le show de Ruben Alves – réalisateur acclamé pour La Cage dorée (2013) –, fait son arrivée ce lundi 2 décembre sur TF1. Inspirée de la série israélienne Johnny and the Knights of Galilee, cette dernière explore les méandres de l’escorting masculin avec une approche mêlant sensualité, humour et questionnements sociaux.
Quand l’apiculture rencontre l’escorting
Dans les plaines écrasées de soleil de la Camargue, Ben (Guillaume Labbé), un comédien sans succès, hérite d’un domaine apicole en déclin. Pour sauver ce vestige familial, il entraîne ses trois amis Zack (Corentin Fila), Mathias (Simon Ehrlacher) et Ludo (Thibaut Evrard) dans une aventure aussi improbable que risquée : devenir escorts. Leur petite sœur d’adoption, Charly (Marysole Fertard), mineure, mais déterminée, prend les rênes de ce projet, transformant l’idée en véritable business.
Chaque membre du groupe apporte ses propres blessures et motivations. Mathias cherche à soutenir sa mère malade, Zack reste marqué par une relation amoureuse passée, et Ludo lutte pour équilibrer ses responsabilités familiales et cette nouvelle activité. En se confrontant aux attentes variées de leurs clientes, allant de la simple compagnie à des interactions plus intimes, ces quatre amis découvrent des facettes inexplorées de leur propre identité.
Outre Guillaume Labbé et Marysole Fertard, le casting accueille des visages familiers comme Carole Bouquet, Rossy de Palma et Amanda Lear, qui apportent une profondeur et une intensité aux rôles féminins.
Une ambition artistique saluée, mais controversée
Dans une interview pour TF1, Ruben Alves a déclaré vouloir montrer que « l’escorting n’est pas que du sexe, mais aussi un moyen de redécouvrir la confiance et le réconfort ». Avec ses scènes audacieuses et ses dialogues crus, Escort Boys ambitionne de déconstruire les clichés de genre tout en offrant un regard sensible sur les relations humaines.
Télé-Loisirs salue cette démarche, qualifiant la série de « poétique et touchante », et apprécie son traitement subtil de sujets comme la sexualité, la masculinité et les rapports de couple. Selon le média, Escort Boys « évite les écueils du vulgaire » et réussit à émouvoir grâce à une écriture sincère et un casting engagé.
Des critiques plus nuancées
Malgré ces louanges, le show divise la presse. En effet, Télérama dénonce un humour trop léger et une déconstruction des stéréotypes qui reste en surface. « Une ambition louable, mais qui tourne vite à l’usinage de punchlines douteuses et de stéréotypes réac », critique le magazine.
De son côté, Le Monde regrette une faiblesse dans la construction des personnages : « Cette indifférence face à la vraisemblance des rapports sociaux ou amoureux pourrait passer pour de l’inventivité si les personnages prenaient un peu de consistance ».
L’implication de l’adolescente Charly dans la gestion de l’entreprise est également pointée du doigt, certains y voyant un choix narratif discutable. Ces critiques mettent en lumière le paradoxe de la série : une œuvre qui cherche à briser les codes, mais qui, parfois, manque de finesse dans son exécution.