Alors que L’Amour ouf continue de battre des records au box-office, L’Éclaireur s’interroge sur la probabilité et la légitimité d’une suite à l’œuvre de Gilles Lellouche.
Plusieurs mois après sa présentation au Festival de Cannes, L’Amour ouf bat des records au box-office. Le film de Gilles Lellouche a, en deux semaines, dépassé les deux millions d’entrées. Troisième succès de l’année après Le Comte de Monte-Cristo et Un p’tit truc en plus, le long-métrage qui retrace l’histoire d’amour de Clotaire et de Jackie a su séduire de nombreux spectateurs, notamment la jeunesse qui n’hésite pas se déplacer en masse dans les salles de cinéma, mais aussi à parler du film via les réseaux sociaux et TikTok.
De surcroît, qui dit succès cinématographique, dit suite. Une question qui apparaît plus ou moins légitime dans le cas de L’Amour ouf. En effet, l’adaptation littéraire dont se sont inspirés Gilles Lellouche et Audrey Diwan pour écrire le scénario n’a jamais bénéficié d’une suite sous la plume de Neville Thompson, ceci rendant, dans un premier temps, la possibilité d’un deuxième chapitre peu probable. Toutefois, le cinéaste ayant déjà modifié l’histoire initiale pourrait donner naissance à un récit original, présentant l’histoire d’amour de Clotaire et de Jackie, après leurs retrouvailles.
Une suite de ouf ?
Le quotidien des deux amoureux, leur vie commune, la dualité de Clotaire, l’envie de s’en sortir, ou encore les épreuves de la vie de couple pourraient ainsi composer les grandes lignes d’un récit secondaire. L’envers du décor de L’Amour ouf ? En tout cas, après avoir raconté le coup de foudre de ses deux personnages dans une fresque romantique, les équipes pourraient vouloir revenir à une proposition plus terre à terre sur le couple.
Par ailleurs, le premier film, en proposant, « une fin alternative » pourrait s’amuser dans un second chapitre à imaginer ce qu’aurait été la vie de Jackie sans Clotaire, si celui-ci avait choisi le chemin de la violence et du banditisme.
Une histoire et un objet cinématographique unique
Ceci étant dit, Gilles Lellouche n’a jusqu’à aujourd’hui jamais évoqué cette possibilité, à l’instar de ses producteurs, Alain Attal et Hugo Selignac. Par ailleurs, L’Amour ouf a toujours été envisagé comme une objet cinématographique unique. Véritable fresque romantique, le long-métrage entend marquer sa génération par sa proposition unique, solide, et ancrée dans le temps. Ainsi, en faire une saga viendrait annuler la notion même du mouvement artistique qu’il représente.
Bien que l’idée d’une suite pourrait séduire le public désireux de plonger davantage dans l’histoire d’amour de Clotaire et de Jackie, L’Amour ouf 2 pourrait finalement compromettre les qualités du premier film. Surtout, ceci atténuerait son aspect romanesque, et ruinerait son identité grandiose. À quoi bon détruire un coup de foudre ?