Initialement diffusée en septembre 2024 sur BBC One, cette production anglaise a reçu un accueil critique mitigé. Au point de pousser les spectateurs à bouder les premiers épisodes, retransmis ce soir sur TF1 ?
« Les séries britanniques ont toujours eu un coup d’avance sur les autres », nous confiait le journaliste et réalisateur Olivier Joyard dans une interview en juin 2022. Le spécialiste louait leur capacité à nous « parler de façon personnelle et intime », et à donner l’impression « d’être faites pour nous ». Impossible de ne pas penser à la justesse de Fleabag, la sensibilité d’Heartsopper ou encore la profondeur d’I May Destroy You.
Loués pour leur humour unique et piquant, The Office, Slow Horses ou encore les Monty Python ont inspiré de nombreuses générations d’auteurs et créateurs. Conscient du potentiel des shows britanniques, TF1 a misé sur Nightsleeper, dont les deux premiers épisodes seront diffusés ce 9 octobre, à 21h10.
Sortie de route
Entre Bodyguard, 24 Heures chrono, Speed et Hijack, le thriller de la BBC s’intéresse au piratage massif du réseau ferroviaire britannique. La série à suspens suit un groupe de 12 personnes bloquées dans un train de nuit reliant Glasgow à Londres, qui a été piraté. Très rapidement, la situation devient critique : l’engin est hors de contrôle, et les moyens de communication avec l’extérieur ont été coupés.
Joe Roag (interprété par Joe Cole, connu pour ses rôles dans Skins et Peaky Blinders) devient le seul espoir des passagers. Cet ancien flic au passé trouble va devoir faire équipe avec la directrice de la cybersécurité Abby Aysgarth (incarnée par Alexandra Roach, qui a joué dans Utopia) pour arrêter le train, et sauver les voyageurs.
L’enquête, qui se déroule quasiment en temps réel – la durée des épisodes correspondant à celle du trajet entre Glasgow et Londres – n’a pas fait l’unanimité auprès de la presse française et britannique. Télé-Loisirs salue « un scénario diablement efficace, servi par un casting impeccable », mais aussi « une tension » qui « ne s’essouffle pas une seule seconde au fil de ces six épisodes ». Plus mitigé, le site spécialisé Allociné estime quant à lui que « Nightsleeper manque malheureusement le coche, et peine à nous entraîner dans son intrigue cousue de fils blancs ».
Il regrette une enquête qui « manque cruellement d’enjeux et de vrai sens du danger », et admet que « même lorsque la tension monte, elle est immédiatement coupée par une séquence qui se veut humoristique et présente très peu d’intérêts narratifs ». Un avis partagé par le journal britannique The Guardian, qui estime que « le scénario est lamentable et le héros si peu expressif qu’il vous rendra fou. Ce prétendu thriller ferroviaire à haute tension est presque risible. »
Avec un faible score de 33% sur le site de référence Rotten Tomatoes, Nightsleeper ne semble pas être la série incontournable de cette fin d’année. En revanche, Allociné assure que « malgré ses nombreux défauts, [elle] reste un thriller efficace, qui parvient tout de même à nous tenir en haleine grâce à ses cliffhangers de fin d’épisodes qui nous donnent envie de tous les enchaîner ». Un divertissement oubliable, donc, mais qui pourrait devenir un bon allié durant ces soirées automnales.