Le 9 octobre, Apple TV+ dévoilera l’ultime épisode de la saison 4 de Slow Horses. On a profité de l’occasion pour s’inviter dans les coulisses du tournage, avec Tom Wozniczka.
La dernière fois qu’on vous a vu dans une série Apple, vous incarniez le gentil Thomas Chassangre, qui aide Camille dans la compétition des Gouttes de Dieu. Depuis le 4 septembre, on vous retrouve en grand méchant dans la saison 4 de Slow Horses. Qu’est-ce qui vous plaisait dans ce rôle ?
C’est la première fois qu’on me proposait un rôle comme celui-ci. Quand mon agent m’a envoyé l’audition, j’étais hyper surpris et je n’y croyais pas plus que ça, car j’ai l’habitude d’incarner des “gentils”. Au final, ils me l’ont donné. C’était hyper excitant de construire ce personnage, et vraiment jubilatoire à jouer.
J’ai beaucoup échangé avec Hugo [Weaving, ndlr], qui interprète mon père dans la série, pour développer et imaginer la relation entre les deux héros. On voulait tisser cette relation père-fils malgré ce contexte de monstruosité et de violences dans lequel Patrice [que Tom Wozniczka incarne dans Slow Horses, ndlr] a baigné durant toute son enfance.
J’ai adoré la complexité qu’impliquait ce rôle d’antihéros. Je ne voulais pas jouer le méchant basique, qui fait toujours une tête de méchant et qui est insensible. C’était important pour moi de le rendre plus humain et de trouver ses failles. J’ai regardé beaucoup de vidéos d’enfants-soldats et de documentaires autour de ce sujet pour développer mon personnage. C’était à la fois super intéressant d’un point de vue professionnel, et très triste à découvrir d’un point de vue personnel.
Verdict : vous vous préférez en gentil ou en méchant ?
Honnêtement, je me pose la question [Rires] ! J’aime beaucoup les deux. C’est une des raisons pour lesquelles j’adore mon métier : il me permet de naviguer entre des rôles très différents. Dans Les Gouttes de Dieu, Thomas est une personne très bienveillante et gentille, soit l’opposé de Patrice dans Slow Horses. Mais je me suis vraiment amusé à faire les scènes d’action avec Sean [Gilder, ndlr], Ruth [Bradley, ndlr] et Kadiff [Kirwan, ndlr] dans cette série. Le résultat est très violent, mais quand on jouait, on avait l’impression d’être à la récréation. C’était génial.
Vous avez effectivement joué avec de grands acteurs, dont Gary Oldman. Comment appréhendiez-vous ce tournage ?
Je suis arrivé au début de la saison 4 et tout le monde se connaissait. Les acteurs, la prod et l’équipe technique formaient déjà une sorte de famille. Quand j’ai regardé les premières salves et que j’ai vu le casting, ça m’a mis un petit coup de pression. Donc j’ai décidé de débrancher mon cerveau, “d’oublier” avec qui j’allais partager le plateau et de me lancer. Au final, ils ont tous été ultra bienveillants avec moi. J’ai eu la sensation d’intégrer cette grande famille, très vite. Ça m’a donné envie de donner le meilleur de moi-même.
Je ne garde que de bons souvenirs de cette expérience. Je pense notamment à ma toute première scène, qui était avec Hugo, mais aussi à celle à Gresham Street dans l’épisode 5, avec Jack [Lowden, ndlr] et Ruth. On l’a tournée durant quatre nuits. C’était très impressionnant pour moi, car c’est la première fois que je participais à une séquence de cette importance. Au final, le tournage était incroyable et je suis un peu triste que ce soit fini.
Slow Horses présente des espions à l’opposé du cliché de James Bond. Ils ont des failles, ils se trompent et sont peut-être “trop humains”. Quel type d’agent seriez-vous : le clone de James Bond, ou un membre de l’Étable ?
Je serais carrément à l’Étable [rires]. En y réfléchissant, je pense que même l’Étable ne voudrait pas de moi ! Je fais tout le temps des gaffes, je dis des bêtises, je grillerais ma couverture au bout de deux minutes… Je pense que je serais un très mauvais espion.
La série repose aussi sur un humour très british. Êtes-vous sensible à ce ton sarcastique ?
Je suis un adepte des séries américaines et sud-coréennes, mais je ne regarde pas beaucoup de shows anglais. En revanche, je dois admettre que l’humour britannique est incroyable. Ils sont très pince-sans-rire et l’humour de Gary Oldman me fait hurler de rire. C’est tout le génie de Slow Horses : ils ont trouvé le bon équilibre entre l’action, le suspense, l’humour et l’émotion. On passe du rire aux larmes, puis par l’effroi en quelques secondes, et tout est toujours très subtil.
Il y a beaucoup de finesse dans l’écriture et dans le jeu des acteurs. C’est de la dentelle. Il faut dire qu’il y a énormément de boulot derrière. Ce sont de vrais professionnels, qui adorent leur métier. Rien n’est laissé au hasard et tout le monde est ultra-investi. Donc, pour répondre à votre question : j’adore l’humour britannique, mais j’aime aussi beaucoup leur façon de travailler.