Pointée du doigt à la fois par les experts en cybersécurité que par les avocats de la protection des données personnelles, Recall montre patte blanche.
L’un des feuilletons de l’été gagne un épisode bonus. Alors que Microsoft se prépare au lancement imminent de la prochaine mise à jour majeure de Windows 11 (baptisée 24H2), l’une de ses fonctionnalités phares revient sur le devant de la scène. Recall, cet outil qui, grâce à l’intelligence artificielle, va enregistrer tout ce qui se passe sur votre ordinateur, se présente dans une nouvelle forme plus sécurisée. « Promis, j’ai changé » ? Voyons ça de plus près.
Recall se refait une beauté
C’est la pierre angulaire de la proposition de Windows 11 24H2. La prochaine version du système d’exploitation intègrera l’intelligence artificielle de façon plus profonde encore qu’avec Copilot, notamment grâce à l’outil Recall, qui ne cesse de faire parler depuis son annonce au printemps dernier.
Aux dernières nouvelles, la fonctionnalité avait dû repartir au frigo après que des chercheurs en cybersécurité avaient révélé qu’elle n’était absolument pas assez sécurisée. Pour rappel, Recall prend à intervalle régulier des captures d’écran de tout ce qu’il se passe sur l’écran de l’ordinateur et les archive afin de pouvoir s’y référer facilement plus tard. Problème : les informations ainsi indexées étaient pauvrement chiffrées et facilement accessibles pour des pirates un peu débrouillards.
Du passé, assure Microsoft, qui permettra le mois prochain aux membres du programme bêta Windows Insider d’éprouver les capacités de Recall. Désormais, toute la chaîne opérationnelle de la fonctionnalité est chiffrée et toutes les captures d’écran seront sauvegardées dans une enclave sécurisée, décorrélée du système d’exploitation. La promesse ? Que seuls les propriétaires de l’ordinateur puissent y accéder.
Heureusement, on peut s’en passer
On a connu des fonctionnalités plus rassurantes, ou au moins ayant suscité plus d’enthousiasme auprès du grand public. Sur le net, Recall semble plus effrayer que faire fantasmer sur les gains de productivité potentiels. Sans doute un peu déçu, mais compréhensif, Microsoft confirme par ailleurs que sa fonctionnalité phare sera désactivée par défaut, et que Recall pourra bel et bien être désinstallé.
Un gage de bonne foi appréciable de la part de l’éditeur, même s’il ne l’engage pas forcément à ne pas revenir sur cette décision plus tard. On sait Microsoft plutôt insistant lorsqu’il veut nous faire adopter l’un de ses produits. On pense notamment au navigateur Edge, difficile à faire taire sur les dernières versions de Windows.
Reste que le déploiement de l’intelligence artificielle sur les appareils du quotidien ne se fait pas forcément de façon aussi simple que le prévoient les géants de la tech. Outre la déconvenue subie par Microsoft, Apple est aujourd’hui contraint de lancer ses iPhone 16 sans être en mesure de tenir leur promesse principale : celle d’Apple Intelligence, sa propre IA qui n’arrivera pas avant 2025.
