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L’IA de X ne pourra plus utiliser les données européennes pour s’entraîner

05 septembre 2024
Par Pierre Crochart
L'IA de X ne pourra plus utiliser les données européennes pour s'entraîner
©Yalcin Sonat/Shutterstock

L’affaire n’a pas traîné. Visé par au moins huit plaintes en Europe concernant son siphonnage des données des utilisateurs et utilisatrices européens, X coupe le robinet.

Grok, l’intelligence artificielle de X, va devoir trouver une autre manne à exploiter pour continuer à s’entraîner. C’est en tout cas ce qu’il faut retenir de la décision que la Commission irlandaise pour la protection des données (DPC) a rendu hier, mercredi 4 septembre.

Grok coupe le cordon en Europe

Si l’IA de X est toujours accessible pour les personnes payant l’abonnement le plus onéreux à la plateforme, Grok ne peut plus se servir impunément dans les données personnelles des utilisateurs et des utilisatrices en Europe.

Une victoire pour le continent qui a vu émerger le RGPD, mais une amère défaite pour le réseau social d’Elon Musk qui s’est fait une spécialité de ne pas respecter les règles depuis ses débuts tumultueux à l’été 2022.

Le responsable de la communication de la DPC a confirmé à l’AFP que l’engagement de ne plus se servir dans les données européennes représente pour X un « engagement permanent » contre lequel le réseau a obtenu le classement des plaintes à son encontre.

La fin de l’impunité pour les géants de la tech

L’Europe ne laisse plus rien passer en matière de données personnelles et d’intelligence artificielle. Il y a le RGPD, certes, mais également le récent AI Act, entré en vigueur en juillet dernier, qui vise à réguler le déploiement et l’utilisation de l’intelligence artificielle sur le territoire.

Une situation qui crée fatalement un monde où l’IA se développe à deux vitesses, mais qui garantit aux citoyens et citoyennes de l’Union européenne que leurs données personnelles ne sont pas utilisées pour entraîner massivement, et sans leur consentement, des intelligences artificielles comme Grok.

Grok qui, par ailleurs, suscite régulièrement la polémique par son approche qualifiée par Musk de « anti-woke », et qui autorise notamment la création d’images violant la propriété intellectuelle, sans qu’aucune forme de modération ne vienne l’en empêcher.

Un laxisme qui a notamment valu à X d’être banni du Brésil en fin de semaine dernière, privant ainsi la plateforme (déficitaire) de l’un de ses plus grands viviers d’utilisateurs et d’utilisatrices.

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Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste