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Marion Fayolle, Cécile Coulon, Mélissa Da Costa… Ces autrices vont marquer la rentrée littéraire de janvier 2026

24 décembre 2025
Par Sarah Dupont
Quelles sont les autrices qui vont marquer la rentrée littéraire 2026 ?
Quelles sont les autrices qui vont marquer la rentrée littéraire 2026 ? ©PeopleImages.com - Yuri A/Shutterstock

Plusieurs autrices devraient marquer la rentrée littéraire de janvier 2026. À cette occasion, L’Éclaireur vous dévoile quelques noms des plumes à ne pas manquer.

La rentrée littéraire de janvier 2026 fait entendre des voix féminines qui avancent sans emphase, souvent à contre-courant des récits spectaculaires. Beaucoup de ces livres choisissent des angles resserrés, des situations précises, parfois inconfortables, pour dire la disparition, la violence, le désir ou la transmission. Une littérature attentive aux détails, aux gestes et aux silences, portée par des autrices confirmées comme par de nouvelles venues.

Disparaître, transmettre, documenter

Avec L’extinction des vaches de mer, Adèle Rosenfeld s’appuie sur une expédition scientifique du XVIIIe siècle pour interroger ce qui s’efface. La disparition de la rhytine de Steller devient le point d’ancrage d’un récit qui mêle aventure, observation du vivant et mémoire familiale. Loin de la fresque historique classique, le roman progresse par touches sensibles et réflexions sur ce que l’on tente de sauver, parfois trop tard.

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Le rapport au réel et à l’histoire traverse aussi Un séisme. Émilie Frèche y restitue le procès des complices de l’assassinat de Samuel Paty à partir de ses carnets d’audience. Le texte donne à voir les mécanismes judiciaires autant que les secousses humaines provoquées par ce crime, sans céder au pathos.

Corps féminins, maternités et deuils

Plusieurs textes placent le corps au centre, comme lieu de manque, de douleur ou de transformation. Dans Petit fruit, Marion Fayolle aborde le désir d’enfant et l’attente stérile avec poésie, ancrée dans le rythme des saisons et le travail manuel. Le même jour, elle publie également Les aimants, un recueil de dessins sur le sentiment amoureux, confirmant une œuvre singulière à la croisée du texte et de l’image.

La maternité est également au cœur de L’immontrable de Pauline Dellabory-Allard, texte fragmenté autour d’un enfant mort-né. Entre manifeste et exploration, l’autrice interroge la place laissée à ces deuils invisibles. Diane Brasseur, avec L’accouchement, adopte une écriture clinique pour raconter la mise au monde d’un enfant, événement à la fois banal et vertigineux, chargé ici de résonances familiales.

Adolescences sous tension

La jeunesse fait partie aussi des thématiques. Le visage de la nuit de Cécile Coulon met en scène un adolescent caché du regard des autres, évoluant dans une forêt devenue refuge. Le roman observe la violence diffuse d’un village et les élans contradictoires de l’adolescence.

Chez Mélissa Da Costa, Fauves suit un jeune homme qui fuit un père violent pour rejoindre un cirque itinérant. L’arène et les bêtes deviennent le lieu d’une confrontation avec la peur et le risque. Plus radical encore, Sicario bébé de Fanny Taillandier raconte une grossesse adolescente sur fond de narcotrafic, dessinant une traversée brutale de la France contemporaine vue depuis ses marges.

Dire, nommer, reprendre la parole

La question de l’identité traverse enfin Je suis Romane Monnier, où Delphine de Vigan construit un portrait en creux à partir des traces numériques laissées par une femme disparue. Messages, notes et enregistrements composent le récit, fidèle à une œuvre qui explore les failles de la mémoire contemporaine.

Avec Protocoles, Constance Débré poursuit son travail de déconstruction des rapports de pouvoir, dans un texte annoncé comme sec et dérangeant. Enfin, Fille de pute, premier roman de Swann Dupont, transforme une insulte répétée en matière littéraire, donnant forme à une trajectoire de jeunesse marquée par la violence sociale et le besoin de se raconter.

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