Mini-série en six épisodes, Des gens bien nous plonge dans un polar déjanté aux personnages détonants et attachants.
Plus d’un an après sa diffusion, Des gens bien fait son grand retour sur Arte. Diffusé les 13 et 20 avril 2023 sur la chaîne publique, le show avait réalisé la meilleure audience de la case « Série du jeudi » de son premier trimestre, les trois premiers épisodes ayant réuni en moyenne 1,080 million de téléspectateurs.
Avec son humour noir et ses personnages loufoques, cette « tragicomédie (…) lorgnant du côté des frères Coen », comme le souligne le communiqué de presse, avait remporté le Grand Prix de la série au Festival TV de Luchon 2023. Un succès qui a donc finalement poussé la chaîne franco-allemande à faire (re)découvrir cette petite pépite à ses spectateurs, dès ce 22 août à 20h55.
Trio gagnant
Il faut dire que cette mini-série a tout pour plaire, à commencer par son casting. Après La trève sur Netflix, les scénaristes Stéphane Bergmans, Benjamin d’Aoust et Matthieu Donck ont décidé de reformer ce trio gagnant pour imaginer et réaliser Des gens bien. De plus, le show est porté par des acteurs convaincants comme Bérangère McNeese (HPI), Lucas Meister (La chair) et India Hair (Les hautes herbes), mais aussi par les guest-stars François Damiens (Dikkenek) et Corinne Masiero (Capitaine Marleau).
La série nous fait voyager dans le nord-est de la France, à deux pas de la frontière belge. Tout commence quand Tom Leroy, un policier, pousse une voiture dans un ravin, y met le feu (malgré le corps inerte d’une femme sur le siège avant) et appelle les secours. Plus tard, il expliquera aux gendarmes que son épouse, Linda, était bloquée par sa ceinture de sécurité et n’a pas réussi à s’extirper du brasier. Tous valident la thèse de l’accident, sauf Philippe, qui a eu une liaison avec la jeune femme, rencontrée dans son club de tir à l’arc.
Banqueroute
Des gens bien opère des retours dans le passé pour nous dresser le portrait de ce couple ordinaire qui a accumulé la malchance et les mauvaises surprises. Gérante du Flamingo depuis huit ans, Linda voit sa clientèle s’évaporer. Menacés de saisie, les époux tentent de persuader la banque de leur octroyer un nouveau prêt, en vain. Ils sont alors plongés dans une spirale infernale, et enchaînent les mauvais choix.
« Nous avions envie de comédie, explique Matthieu Donck dans un communiqué officiel. Mais tout en explorant l’absurde, nous tenions à rester ancrés dans une réalité : celle de cette région du sud de la Wallonie où se déroule notre histoire. Nous la connaissons bien, car nous avons pris l’habitude d’y écrire, au contact des habitants. Le mouvement des Gilets jaunes naissait alors en France et nous pouvions ressentir ce ras-le-bol autour de nous : la colère de gens qui ne sont pas dans la misère, mais qui n’arrivent pas à accéder aux rêves qu’on leur vend, alors qu’ils ont l’impression d’avoir tout fait dans les règles. »
Séduit par cette production décalée et sensible, Télérama affirme que cette dernière révèle « un mélange truculent et équilibré d’humour noir et de tension acérée », et salue « une mise en scène soignée [et] des séquences entrecoupées de vues aériennes sur les Ardennes insondables [qui] participent à poser les fondations d’un thriller des plus minutieux ». Le public a aussi été particulièrement touché par la manière dont le show développe et explore ses personnages.
Conscient du potentiel de ses héros, Matthieu Donck explique que l’enjeu était « de créer suffisamment d’empathie autour de Tom et Linda pour pouvoir s’amuser avec les autres : Dominique Pinon en capitaine aveuglé par le souvenir de sa femme, Peter Van den Begin en cousin psychopathe, Nicolas Buysse, l’acolyte de Tom qui attend désespérément de pouvoir mener une enquête digne de ce nom, ou India Hair en policière dont la placidité va être mise à rude épreuve. » Petit OVNI télévisuel, Des gens bien nous offre un cocktail parfait, survitaminé et déjanté à l’approche de la rentrée.
