Après que Google a été reconnu coupable d’exercer un monopole sur la recherche en ligne, le ministère américain de la Justice met plusieurs options sur la table.
Drôle de semaine pour Google, qui joue aux montagnes russes. En sursis aux États-Unis, où elle a été désignée comme entreprise monopolistique, elle continue d’exercer comme si de rien n’était en dévoilant ses nouveaux smartphones Pixel 9 et d’autres nouveautés.
Des options pour rompre le monopole de Google
Ce n’est pas la première fois que la firme de Mountain View est visée par une enquête concernant son caractère monopolistique. Mais c’est peut-être la première que la situation tourne autant à son désavantage. En plus de risquer une amende record, dont le montant reste encore à fixer, Google telle qu’on le connaît pourrait bien être démantelé.
En clair, Alphabet (la maison mère de Google), pourrait être obligée de se séparer de deux entités qui, selon la justice américaine, concentrent le nœud du problème qui lui est reproché aujourd’hui : le moteur de recherche Chrome et le système d’exploitation mobile Android.
Le premier est installé par défaut sur la plupart des terminaux mobiles du marché (ce que Google paie environ 20 milliards de dollars par an à Apple), empêchant de fait la concurrence d’avoir la moindre chance d’émerger. Le second est installé sur plus de 70 % des smartphones du monde et permet à Google d’amasser une quantité de données astronomiques sur ses utilisateurs et utilisatrices partout sur le globe. Des données ensuite monétisées sur AdWords, la branche publicitaire de Google, qui représente plus de 50 % du chiffre d’affaires de l’entreprise.
Un court sursis
Le problème est donc la nature convergente des différentes activités de la firme. Google est partout, tout le temps, sur tous les appareils. Cette ubiquité lui permet de vendre du ciblage publicitaire aux annonceurs et de l’enrichir… l’amenant à renforcer encore sa présence sur plus d’appareils et à amasser toujours plus de données sur ses clients.
Si l’hypothèse d’un démantèlement de Google paraît extrême, le département de la justice américaine évoquerait également la possibilité que ce dernier mette à disposition de la concurrence, comme DuckDuckGo ou Microsoft, certaines données afin de rééquilibrer le marché. Pour l’heure, difficile de dire quelle solution paraît la plus plausible.
D’autres voies seront encore explorées d’ici le 4 septembre prochain, échéance fixée pour les délibérations. Une nouvelle audience est planifiée le 6 septembre afin de dessiner la feuille de route de l’avenir de Google qui, peut-être, ne serait plus tout à fait Google dans un futur proche.