Pour la première fois depuis près de 30 ans, les Jeux olympiques n’auront pas d’adaptation vidéoludique, notamment avec Mario et Sonic.
Pour la première fois depuis près de trois décennies, il n’y aura pas de jeu vidéo officiel associé aux Jeux olympiques de Paris 2024, mettant ainsi fin à une tradition bien établie. Cela met également un point – final ? – à la série vidéoludique Mario & Sonic aux Jeux olympiques, bien célèbre et lancée en 2007 pour les JO de Pékin (2008).
Cette franchise, développée par SEGA en collaboration avec Nintendo, a pourtant été un succès commercial à l’international, avec des ventes cumulées dépassant les 10 millions d’exemplaires dans le monde pour plusieurs éditions combinées. De quoi devenir un élément central des campagnes de marketing des JO.
La décision du CIO
Pékin en 2008, Vancouver en 2010, Londres en 2012, Sotchi en 2014, Rio en 2016, Tokyo en 2020… La licence offrait la possibilité aux joueurs de participer à diverses épreuves olympiques aux côtés de personnages emblématiques, comme Mario et Sonic. Chaque jeu proposait une gamme variée de sports, allant de l’athlétisme à la natation, en passant par des spécificités comme le snowboard ou le rugby à sept. La dernière version, pour Tokyo 2020, incluait par exemple 34 épreuves.
La question que tout le monde se pose est donc : pourquoi un tel arrêt, malgré ce succès ? La réponse est multifactorielle, mais elle réside principalement dans la décision du Comité international olympique, le CIO, de réorienter sa stratégie numérique. Celui-ci a ainsi abandonné son partenariat de longue date avec Nintendo et SEGA pour investir davantage les NFT et favoriser les contenus liés à l’e-sport, jugés plus tendance ces dernières années et en pleine expansion.
Un contexte économique difficile pour le monde vidéoludique
En 2023, le CIO avait ainsi organisé les premiers « Olympic E-sports Series », un événement qui avait réuni des compétitions dans plusieurs disciplines virtuelles, allant du baseball au cyclisme, en passant par des jeux de simulation et des sports traditionnels adaptés au format numérique.
De fait, il semblerait que cette décision ait refroidi SEGA et Nintendo à développer un nouveau jeu pour ces JO 2024. À ceci s’ajoute en outre un contexte économique global difficile. Jérémie Dres, journaliste spécialiste des jeux vidéo, souligne dans un article du Monde, que « les développements sont de plus en plus longs et coûteux », ce qui contraint les éditeurs à se concentrer sur des titres offrant un retour sur investissement plus sécurisé. Ce contexte, combiné à la décision du CIO, semble avoir rendu la production d’un jeu vidéo traditionnel autour des JO moins attractive, et donc plus risquée.
