1970. Au Mexique, quatre femmes défient les normes ultraconservatrices et rejoignent les premières forces de police féminines. Mais entre trahisons, manipulations et meurtres en série, ces dernières sont confrontées au sexisme et à la violence quotidienne. Héroïnes de cette production signée AppleTV+, Bárbara Mori et Ximena Sariñana se sont prêtées au jeu de l’interview.
Las Azules aborde la question des féminicides et plus largement des violences faites aux femmes. Est-ce un sujet qui vous touche particulièrement et pour lequel vous vous battez, vous aussi, au quotidien ?
Ximena Sariñana : Clairement. Nous sommes originaires de Mexico City, où se déroule la série. Le Mexique a l’un des taux de féminicide les plus élevés au monde. C’est un très gros problème dans le pays, les femmes sont confrontées à la violence tous les jours. Nous sommes toutes les deux très concernées par ce sujet : Barbara s’est engagée à de multiples reprises pour l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes, et je suis ambassadrice de bonne volonté au sein de l’ONU ici, au Mexique.
Est-ce pour cette raison que vous souhaitiez intégrer le casting de cette série ?
Bárbara Mori : C’est l’une des raisons qui ont motivé mon implication dans cette aventure, oui ! En réalité, j’avais très envie de travailler avec mon mari, Fernando Rovzar, qui est le showrunneur de Las Azules. Je suivais ce projet depuis ses tout débuts, et j’ai adoré ce scénario inspiré de faits réels. Ces femmes ont réellement existé et elles ont lancé un vrai mouvement.
Elles ont fait un travail remarquable et se sont battues pour l’égalité. Finalement, elles ont posé des bases pour les futures enquêtrices et policières, et aujourd’hui, elles portent des armes à feu comme les hommes – ce qui n’était pas le cas à l’époque, comme le montre la série. Ces personnages forts m’ont beaucoup inspirée et je voulais vraiment raconter leur histoire, car on ne la connaît que trop peu au Mexique.
Las Azules présente effectivement une galerie de personnages féminins authentiques et forts. Laquelle de ces femmes vous inspire le plus ?
X. S. : Je me retrouve beaucoup dans le caractère de Maria. Je suis mère de famille, donc je sais ce que l’on ressent quand on doit gérer un foyer, être présente pour ses enfants – car c’est la chose la plus importante au monde –, poursuivre ses rêves et travailler. C’est parfois très compliqué de trouver un équilibre, surtout quand vos petits – comme ceux de Maria – vous demandent : “Mais maman, pourquoi tu pars au boulot ?” Ils ont du mal à comprendre l’importance de se battre pour ses rêves. C’est clairement l’un des combats décrits dans la série qui m’ont beaucoup touchée.
B. M. : Je rejoins Ximena sur ce point. Je me sens aussi très proche de Maria, car quand j’étais plus jeune, j’ai essayé de correspondre aux standards de la société. De faire ce qu’on attendait de moi. Je voulais appartenir au groupe, trouver une place. Au début de Las Azules, Maria agit de la même manière. Elle pense que c’est ça, le secret du bonheur : trouver un homme bon, fonder une belle famille, correspondre à ce stéréotype de la femme parfaite.
J’ai essayé d’être cette personne pendant très longtemps, donc je la comprends à 100 %. Je pense que l’un des plus beaux messages véhiculés par la série est celui-ci : découvrez qui vous êtes vraiment, ne soyez pas la personne que la société vous demande d’être.
Il y a une grande sororité entre tous les personnages féminins de cette série. Était-ce aussi le cas sur le plateau ?
X. S. : Ce tournage était merveilleux. Nous avons construit une relation très forte et intime toutes les quatre, avant même notre première scène. Je pense que ça a eu un vrai impact sur le reste de l’aventure et sur tous les souvenirs que nous avons pu créer par la suite. C’était une expérience très particulière pour nous toutes et nous sommes devenues très amies. Nous nous soutenions mutuellement. C’est rare de lier ce type de relation et de se faire de vraies amies, surtout à l’âge adulte.
Land of Women, The Morning Show, Lessons in Chemistry… AppleTV+ produit et diffuse des shows portés par des personnages féminins forts, à l’image de Las Azules. Pensez-vous que le cinéma et les séries peuvent avoir un impact sur les petites filles d’aujourd’hui et sur la société en général ?
B. M. : Tout à fait. Nous avons la responsabilité de raconter des histoires qui comptent, qui peuvent avoir un impact dans notre société, qui dénoncent les problématiques passées ou actuelles. Je pense que les séries et les films peuvent contribuer au changement, à l’amélioration de notre communauté, de notre pays, de notre façon de travailler et de vivre ensemble. Nous avons clairement ces responsabilités-là en tant qu’actrices.
Las Azules, dès le 31 juillet sur AppleTV+.
