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Le Comte de Monte-Cristo aura-t-il droit à une suite ? 

08 juillet 2024
Par Robin Negre
Pierre Niney dans “Le Comte de Monte-Cristo”.
Pierre Niney dans “Le Comte de Monte-Cristo”. ©Pathé

Alors que le film avec Pierre Niney confirme son succès dans les salles françaises, avec plus de deux millions d’entrées, une suite peut-elle être envisagée ?

Le succès est total pour Le Comte de Monte-Cristo réalisé par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte avec Pierre Niney dans le rôle d’Edmond Dantès. En seulement neuf jours, le film a rassemblé plus de deux millions de spectateurs en France, boosté par les scores impressionnants de la Fête du Cinéma, qui réalise sa meilleure performance dans sa forme actuelle, avec plus de 4,6 millions de spectateurs sur l’ensemble de la célébration.

L’adaptation de l’œuvre d’Alexandre Dumas pourrait finir aux alentours des cinq ou six millions de spectateurs, grâce à un bouche-à-oreille excellent et un très bon accueil critique. Face à ce succès, une question se pose : le film pourrait-il avoir droit à une suite ? Mise en garde de précaution, les lignes suivantes risquent de divulgâcher la fin du film.

Alexandre Dumas n’en voulait pas

À la fin du Comte de Monte-Cristo version 2024, Edmond quitte la France en bateau après avoir épargné Fernand de Morcef et permis à Haydée et Albert de vivre leur amour. Blessé et épuisé, il prend la mer et laisse une dernière lettre à Mercédès lui indiquant qu’il ne reviendra jamais. La conclusion est à la fois ouverte et définitive. La vengeance d’Edmond Dantès a pris fin, la vérité a éclaté et la nouvelle génération peut espérer connaitre un avenir paisible.

À l’inverse, le parcours d’Edmond (ou de Monte-Cristo ?) demeure énigmatique. Où va-t-il ? Quel est son but ? Que compte-t-il faire de son immense fortune ? Si l’histoire et le développement des personnages ne nécessitent pas de réponse formelle (l’imagination des spectateurs est suffisante), le succès du film pourrait pousser les producteurs à envisager, peut-être, une suite. Seulement, Alexandre Dumas lui-même n’en voulait pas.

En 1853, une suite intitulée La Main du défunt sort, en effet, en France, sans nom d’auteur, et est attribué à tort à Alexandre Dumas. Face à la qualité qu’il considère exécrable, l’écrivain précise qu’il n’en est pas l’écrivain et surtout, qu’il ne compte pas écrire de suite au Comte de Monte-Cristo, estimant son livre terminé.

Difficile dès lors d’imaginer Pathé et Dimitri Rassam s’aventurer sur une histoire inédite, venant changer l’appréciation de la fin poétique et réussie du film d’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte. Le producteur a d’autant plus un autre projet en cours, un troisième film sur Les Trois Mousquetaires, ce qu’Alexandre Dumas aussi avait fait en littérature, avec le livre Vingt Ans Après.

Le Comte de Monte-Cristo semble ainsi bel et bien terminé, mais l’œuvre d’Alexandre Dumas est encore riche et foisonnante pour être adaptée au cinéma avec la même ambition.

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