Dynamique, pétillant et joyeux, Julien Granel est un incontournable des festivals de cet été. On a profité de sa venue à Garorock pour échanger avec lui, et on est (re)tombé sous le charme de cette boule d’énergie colorée.
Quel est le premier festival auquel vous ayez assisté ?
Je viens du Sud-Ouest – je suis Landais – donc Garorock est l’un des premiers festivals dont j’ai entendu parler et vu les affiches. Mais le premier auquel j’ai assisté, c’était Musicalarue, à Luxey. J’avais 12-13 ans, et j’avais l’impression de faire un truc interdit alors que j’étais avec mes parents [rires]. C’était comme si je découvrais un monde parallèle où les spectateurs venaient faire la fête en écoutant de la musique. Ça m’a beaucoup plu.
Vous serez sur la scène de Garorock dans quelques heures. Faites-nous vivre ce moment à distance : à quoi ressemble un concert de Julien Granel ?
C’est une euphorie collective ! Il y a beaucoup d’énergie, de joie, et c’est un concert fédérateur. Ma tournée d’été est consacrée aux festivals parce que c’est l’exercice que je préfère. J’ai toujours aimé cette ambiance, cette rencontre entre tous les types de spectateurs, ceux qui viennent par curiosité, pour être surpris, et ceux qui veulent voir des concerts spécifiques. Je pense que mes prestations sont adaptées à ce mood. Ce sont des spectacles qui sont conçus pour faire la fête.
Vous êtes sûrement l’un des artistes les plus colorés que la scène de Garorock a accueilli cette année. Que vous apporte la couleur dans votre vie ? Est-ce un moyen de lutter contre la grisaille et la déprime du quotidien et trouver la joie partout, tout le temps ?
Complètement ! Pour moi, la couleur est synonyme de liberté, surtout quand on les met toutes ensemble – j’adore le multicolore. Elles apportent de la joie dans le quotidien, elles font réagir les gens et provoquent toujours de chouettes émotions. Elles ont donc toute leur place dans un festival.
Vous avez d’ailleurs une personnalité très solaire. Est-ce important pour vous de communiquer cette énergie avec le public ?
J’ai toujours aimé rencontrer de nouvelles personnes et partager des moments de qualité avec elles. Quand j’ai vu que je pouvais transmettre toutes ces émotions positives à mon public grâce à la musique, j’ai eu l’impression d’avoir trouvé une formule magique. Je suis trop fier de faire des concerts dans lesquels tout le monde a le sourire et ressort avec un souvenir fort. C’est la meilleure des récompenses.
Avez-vous remarqué une différence entre le public de vos concerts et celui des festivals ?
J’ai la chance d’avoir un public qui est hyper investi, donc il y a souvent des projets qui se montent en amont et qui donnent lieu à des surprises durant mes concerts. Ce que j’apprécie le plus, c’est le fait qu’il y a un vrai échange. C’est aussi pour cette raison que je suis ici, à Garorock, et que je partage autant les dessous de ma tournée sur Instagram. J’aime avoir ce lien direct avec le public.
Je pense que les spectateurs le ressentent, et ils me le rendent d’une manière ultra touchante. Pour être honnête, c’est encore plus surprenant en festival, parce qu’on a la chance de jouer devant des marées humaines de milliers de personnes. Quand je chante mon morceau Plus fort, je suis toujours autant surpris de voir la réaction du public et le nombre de spectateurs qui chantent. C’est une claque d’émotion tous les soirs.
Après Garorock, vous enchaînez les Eurockéennes de Belfort, Pause Guitare, mais aussi les Vieilles Charues. Quel est votre secret pour avoir autant d’énergie ?
C’est la question que tout le monde me pose, surtout mes amis artistes. (rires) La réponse la plus honnête que je peux vous donner, c’est que j’ai passé des années et des années à enchaîner les festivals et les premières parties avant que ma carrière décolle. J’ai fait beaucoup, beaucoup de concerts, dans des conditions qui étaient beaucoup moins bonnes et devant moins de monde.
Aujourd’hui, je me déplace avec mon équipe, j’ai mon tourbus, ma scénographie, des personnes qui me suivent partout en France, en Suisse, en Belgique et même au Canada, et c’est un vrai cadeau de la vie. Ça me procure une dose d’adrénaline et de bonheur qui me fait tenir.
Quel est le meilleur souvenir que vous gardez en tête après toutes ces tournées ?
L’an dernier, la tournée avait déjà beaucoup grossi – et ça ne fait que continuer. Je jouais à une heure du matin au Festival du roi Arthur, en Bretagne, juste après Louise Attaque. J’avais clairement la pression de passer après ces légendes. Au final, j’ai performé devant 40 000 personnes et tout le monde s’est mis à chanter. C’était la première fois qu’autant de personnes reprenaient mes morceaux. Ça a été une énorme claque.
L’autre très bon souvenir que je garde en mémoire, c’est ma première fois aux FrancoFolies de Montréal. J’ai joué devant 30 000 spectateurs, et ça a été une vraie surprise de voir que les gens de l’autre côté de l’Atlantique chantaient mes chansons.
Justement : quelle est LA chanson que vous préférez interpréter sur scène ?
Plus fort. J’adore voir à quel point ce morceau m’a dépassé. Je vois bien que dans les festivals, des personnes se disent “Ahhh, mais c’est lui qui a fait ce morceau !” en l’entendant. Il n’y a rien de plus beau que ça. Je chéris d’autres moments trop chouettes de mon live, comme les improvisations totales et le lâcher-prise avec les gens. J’ai aussi beaucoup de moments de jam, donc je suis avec mes synthés, mes machines, et je vis cet instant à 100%.
Avez-vous des recommandations culturelles à nous partager avant de nous quitter ?
J’ai adoré le concert de Luidji, il est magnifique. C’est l’un des meilleurs shows que j’ai vu cet été. Il faut absolument aller le voir sur scène. Sinon, j’écoute beaucoup l’artiste new-yorkais Malcolm Todd en ce moment. Je le conseille à tout le monde, c’est hyper cool et c’est juste parfait pour cette période estivale.