Le président du pays vient de présenter son projet de ville dédiée à la cryptomonnaie.
Après les smart cities, voici les crypto cities. Le 20 novembre, le président du Salvador Nayib Bukele a dévoilé son projet de construire une « Bitcoin City », soit une ville entièrement dédiée à la célèbre cryptomonnaie. « Quartiers résidentiels, zones commerciales, services, musées, lieux de loisirs, bars, restaurants, aéroport, port, train – Tout est consacré au Bitcoin », a expliqué le président à l’occasion d’un événement promotionnel sur le bitcoin en Amérique du Sud. Cette ville sera construite près du volcan Conchagua, afin d’utiliser l’énergie géothermique de ce dernier pour l’alimenter, mais aussi pour effectuer des opérations de minage du bitcoin.
Ce processus particulièrement énergivore permet de créer des bitcoins en résolvant des calculs mathématiques complexes avec des ordinateurs puissants, qui tournent en permanence. En utilisant l’énergie du volcan, la « Bitcoin City » est présentée par le président du Salvador comme une « ville écologique, zéro émission de CO2 ».
Une ville financée par le bitcoin
Pour financer la construction de cette « Bitcoin City », le pays prévoit de lever un milliard de dollars par le biais de dettes en cryptomonnaie en 2022. Des obligations en bitcoins seront en effet émises, en partenariat avec Blockstream, un fournisseur de blockchain, technologie sur laquelle reposent les cryptomonnaies. La moitié de ces fonds sera utilisée pour acheter du bitcoin, et les 500 millions de dollars restants seront investis dans des infrastructures liés à la cryptomonnaie. La « Bitcoin City » serait, par ailleurs, une ville où seule la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) serait prélevée. Elle permettrait notamment de payer des obligations municipales et d’entretenir la ville.
Le président du Salvador continue ainsi à miser sur le bitcoin. En septembre dernier, il est devenu le premier pays à faire de cette cryptomonnaie une monnaie légale, à la suite d’une loi votée en juin. Le but de cette dernière est de « réglementer le bitcoin comme cours légal illimité avec un pouvoir libérateur, illimité dans toute transaction ». Pour Nayib Bukele, l’utilisation de cette cryptomonnaie permettrait d’inclure davantage de personnes dans le système financier du pays, la majorité de la population ne disposant aujourd’hui pas de compte bancaire. Le bitcoin, lui, ne nécessite qu’un portefeuille virtuel pour être utilisé. Le Salvador en a d’ailleurs lancé un baptisé « Chivo ». Les commerçants ne peuvent désormais pas refuser ce moyen de paiement.
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La décision de légaliser la cryptomonnaie a pourtant été contestée par une grande partie de la population, qui préfère continuer à utiliser le dollar américain. Elle a également suscité des inquiétudes de la part d’économistes et d’organismes internationaux du fait de la volatilité du bitcoin, dont la valeur est uniquement déterminée par le marché. Le Fonds monétaire international estime que la cryptomonnaie ne devrait pas être utilisée comme monnaie officielle car cela « génère des risques importants pour l’intégrité du système financier et pour la stabilité financière ».