Nos GPS sont-ils devenus moins intelligents ? Pas exactement. Si Google Maps et Waze ne nous proposent plus le trajet le plus court par défaut, ce n’est pas de gaité de cœur.
Derrière cet étrange comportement se trouve le décret n°2022 1199, nous apprend le site Meilleure Innovation. Une réglementation qui impose aux applications smartphone de navigation de privilégier les itinéraires les moins polluants… au risque de retarder les utilisateurs.
Rouler plus pour polluer moins
Ce décret publié en 2022 impose aux fournisseurs d’applications de mobilités plusieurs choses. La première : afficher le taux d’émission de CO2 par trajet. La seconde : privilégier, par défaut, le trajet le moins polluant. Souvent, ce trajet est le moins direct et le plus long.
« Lorsque l’itinéraire initial comprend une portion en véhicule motorisé dont la vitesse maximale autorisée est supérieure ou égale à 110 km/ h, les services numériques d’assistance aux déplacements proposent un itinéraire alternatif prenant en compte une diminution de la vitesse maximale de 20 km/ h sur les portions concernées. »
Décret n°2022 1199
En clair : les rocades et tronçons d’autoroute sont volontairement dévalués par les applications, qui doivent se plier à cette recommandation. Néanmoins, cela ne concerne comme nous l’avons indiqué que les trajets par défaut. Il reste tout à fait possible pour l’utilisateur ou l’utilisatrice de « forcer » le trajet le plus rapide en le sélectionnant dans la liste proposée.
Notez que Maps et Waze ne sont pas les seules applications concernées par ce décret. Toutes les applis de mobilité doivent s’y plier.
Des changements à venir pour les Jeux olympiques
L’Île-de-France se prépare à un afflux important de visiteurs pendant les Jeux olympiques (qui se tiendront pour rappel du 26 juillet au 8 septembre) et souhaite prendre des mesures pour éviter au maximum les congestions de voiries.
Voilà plusieurs mois que la région tente de faire pression sur Google Maps pour lui imposer de proposer des itinéraires alternatifs. Pour Laurent Probst, directeur général du Syndicat des transports d’Île-de-France qui s’est exprimé dans Ouest France, c’est ni plus ni moins qu’un enjeu de sécurité publique.
« S’ils ne le font pas, il faudra que l’État prenne les décisions nécessaires. On leur demandera de fermer leur application. C’est un enjeu de sécurité publique. »
Laurent ProbstDirecteur général du Syndicat des transports d’Île-de-France
Un été qui s’annonce compliqué pour les automobilistes franciliens, qui risquent de devoir prendre leur mal en patience sur les routes pendant les Jeux.