À deux jours de la sortie de Back to Black au cinéma, L’Éclaireur revient sur Amy, un documentaire sur Amy Winehouse diffusé en 2015.
En 2015, Asif Kapadia présentait Amy en sélection officielle hors compétition du Festival de Cannes. Dès sa sortie, le film consacré à Amy Winehouse avait battu plusieurs records, dont celui du meilleur week-end d’ouverture pour un documentaire au box-office britannique. En seulement trois jours, celui-ci avait généré 519 000 livres sterling. Bien accueilli par la critique, il avait remporté plusieurs prix à travers le monde, dont l’Oscar du meilleur film documentaire.
La polémique malgré l’engouement
Amy s’ouvre sur une vidéo datant de 1998. À l’écran, la jeune Amy Winehouse, âgée de 14 ans, chante aux côtés d’une de ses amies. Les 128 minutes qui suivent reviennent alors sur la trajectoire de l’artiste au destin tragique, de ses débuts au succès rencontré avec ses albums Frank (2003) et Back to Black (2006). Ce destin prometteur est néanmoins marqué par de nombreux accrocs, liés à l’alcool et aux drogues, auxquels s’ajoutent des problèmes conjugaux. À mesure que le documentaire se déploie, les spectateurs assistent ainsi au déclin de la chanteuse, entraînée par des accoutumances qui auront raison d’elle.
Outre l’engouement suscité, le film a également fait parler de lui pour la polémique qui en a découlé. « J’étais malade après la première projection. Amy serait furieuse, ce n’est pas ce qu’elle aurait voulu », avait déclaré le père de la chanteuse dans les colonnes de The Sun. Selon lui, Asif Kapadia se serait basé sur les témoignages de personnes qui n’avaient plus aucun lien avec sa fille au cours des dernières années de sa vie. Un communiqué, diffusé peu avant la sortie du documentaire, indiquait même que la famille de la défunte souhaitait se dissocier du film.
« Mitch [le père d’Amy Winehouse, NDLR] aimait sa fille et elle l’aimait. Je n’ai jamais tenté de m’en prendre à quelqu’un ou de l’attaquer. L’intention était de montrer qu’à certains moments, beaucoup de personnes prenaient des décisions qui n’étaient pas les meilleures pour Amy. Je voulais ça pour être honnête par rapport à elle. Pas pour blesser des gens », avait alors répondu le réalisateur par l’intermédiaire du site Variety.