Annoncé le 8 novembre par le gouvernement, ce plan est axé sur la formation de talents et le développement de technologies.
Le gouvernement veut faire de la France « un champion de l’intelligence artificielle ». Le 8 novembre, Cédric O, secrétaire d’État à la Transition numérique et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, ont présenté un plan de 2,2 milliards d’euros dédié à l’intelligence artificielle (IA). Une annonce faite en direct depuis l’incubateur de startups Station F à l’occasion de l’événement France is AI. Ce budget permettra notamment de « former les meilleurs talents en IA » et de « transformer les succès scientifiques en opportunités économiques », comme l’a déclaré Frédérique Vidal sur Twitter.
Le plan repose sur 1,5 milliard d’euros provenant de financements publics, le reste étant financé par le privé. Cette somme s’ajoute au budget de 1,5 milliard d’euros affecté à l’IA en 2018 dans le cadre d’une stratégie nationale annoncée par Emmanuel Macron.
Lutter contre la pénurie de talents et financer la recherche
Selon un rapport réalisé par Dell et l’Institut pour le futur en 2017, 85 % des emplois de 2030 n’existent pas encore. Il ne faut pas être devin pour penser qu’une large majorité de ces métiers seront à pourvoir dans le digital et les nouvelles technologies. Pour répondre, mais aussi anticiper la demande et lutter contre la pénurie de talents, le gouvernement va consacrer plus de 700 millions d’euros d’ici à 2025 à la formation dans le domaine de l’IA. « L’objectif est à la fois d’être capable de continuer à former les meilleurs chercheurs dans le domaine de l’IA, mais aussi d’être capable de former, à tous les niveaux de formation, des gens qui vont être en capacité de comprendre l’usage que l’IA peut apporter à leur métier », a déclaré Frédérique Vidal. L’État a ainsi pour ambition de renforcer le nombre de jeunes inscrits dans ces programmes chaque année. Il en vise au moins 2 000 de plus au niveau du 1er cycle (DUT, licence pro, BTS), 1 500 de plus en master et 200 de plus en doctorat.
Le gouvernement prévoit également d’investir une somme similaire dans la recherche en IA, notamment dans l’IA embarquée et distribuée « qui sont des verrous technologiques sur lesquels il faut encore travailler », l’IA frugale « afin d’anticiper la question de l’énergie et des ressources liées au développement de l’IA » et l’IA de confiance avec « l’ensemble des sciences qui seront mobilisées, notamment les sciences humaines et sociales ».
Cet événement a également été l’occasion pour les deux membres du gouvernement d’aborder la relation entre l’innovation et la régulation. Pour Cédric O, la régulation appelle à l’innovation et non l’inverse. Le secrétaire d’État à la Transition numérique a en effet déclaré qu’il était nécessaire que la France et l’Europe fassent émerger des leaders afin de fixer des standards selon leurs valeurs et leur éthique. « Un pays qui réagit uniquement à la question du risque va dans le mur et prépare son déclin », a-t-il affirmé.