Après le prix Goncourt et le prix Renaudot mercredi, le prix de Flore a récompensé ce vendredi l’écrivain et avocat pénaliste Abel Quentin pour ce roman qui suit un ancien universitaire pris malgré lui dans une polémique et accusé de racisme.
Une récompense de 6 150 euros et le droit de consommer chaque jour un pouilly-fumé, dans un verre gravé à son nom, au Café de Flore : c’est le lot auquel a droit chaque année le lauréat du prix de Flore, du nom du célèbre café du quartier Saint-Germain-dès-Prés à Paris. Ce prix littéraire a été créé en 1994 par Frédéric Beigbeder et Carole Chrétiennot et récompense chaque année une jeune plume jugée prometteuse, souvent pour un premier roman. Le Voyant d’Etampes est le deuxième roman d’Abel Quentin après Soeur (2019, Editions de l’Observatoire), qui retraçait méticuleusement la trajectoire tragique d’une adolescente en voie de radicalisation. À huit voix contre quatre, Abel Quentin devance Maud Ventura et son premier roman remarqué, Mon mari (Editions de l’Iconoclaste).
Le roman d’Abel Quentin suit le personnage de Jean Roscoff, universitaire à la retraite, alcoolique et dépressif, pris à parti pour avoir rédigé la biographie d’un poète noir américain fuyant le maccarthysme. Accusé d’appropriation culturelle, Roscoff est dans la tourmente mais « ne comprend pas qu’on lui interdise de raconter la vie de cet écrivain qu’il aime, parce qu’il a la conviction intime qu’il a compris quelque chose de lui, et qu’une oeuvre n’appartient à personne, qu’elle appartient à tout le monde », a ainsi déclaré Abel Quentin à l’AFP le mois dernier. « C’est un roman sur la bêtise, dans la lignée de Bouvard et Pécuchet, et aussi une farce », confiera-t-il à Vanity Fair. Parallèlement à ses activités d’écrivain – dans lesquelles il officie sous pseudonyme – Abel Quentin est avocat à la défense dans le procès du 13-novembre.
Abel Quentin, Le voyant d’Etampes (Ed.Observatoire, 2021) – 384 pages – 20€ – Paru le 18/08/2021