Chaque semaine, L’Éclaireur présente les titres en sélection pour le prochain Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême. Aujourd’hui, trois albums qui s’intéressent au rêve américain et au pays de l’oncle Sam…
1 Acting Class de Nick Drnaso
À travers les cours de théâtre donnés par l’énigmatique John Smith, plusieurs personnages aux vies différentes s’adonnent à des exercices d’improvisation plus ou moins conventionnels. Entre les découvertes sur soi et sur les autres, entre l’adoration et le malaise, ce cours de théâtre se transforme vite en quelque chose d’autre.
Avec Acting Class (Presque Lune), son troisième roman graphique, Nick Drnaso plonge dans l’Amérique contemporaine et dresse le tableau de la classe moyenne, pétrie dans un conservatisme étouffant et une violence de plus en plus flagrante. Pour y parvenir, l’auteur utilise la suggestion, un trait clair, et de longues scènes de dialogues, immergeant le lecteur dans son univers bien particulier. Un titre fort de cette sélection !
2 Dédales Tome 3 de Charles Burns
Le mythique auteur Charles Burns continue de dépeindre la jeunesse des petites villes américaines en s’intéressant aux adolescents Brian Milner et Laurie Dunn, qui se réunissent une dernière fois près d’un lac pour tourner les ultimes scènes de leur film amateur. L’auteur traite de tout : le cinéma, le passage à l’âge adulte, l’amour, l’espoir, les déceptions..
En s’attaquant aux thèmes essentiels de la société, Charles Burns offre une grande conclusion à sa trilogie Dédales (Cornélius), et continue de relater un large propos sur son pays et sur une jeunesse aussi singulière qu’universelle.
3 Blood of the virgin de Sammy Harkham
Blood of the Virgin (Cornélius) aussi, traite de cinéma et des États-Unis, à travers l’histoire de Seymour, jeune père juif d’origine irakienne, qui est sur le point de réaliser son rêve à Hollywood dans les années 1970. Seulement, entre la libération évidente de la société de l’époque — allant parfois à l’encontre du fonctionnement de Seymour — et les aléas de la vie familiale et professionnelle, rien n’est jamais si simple.
Avec un style graphique épuré ne gardant que quelques tons seulement, Blood of the virgin est à la fois une référence évidente d’une époque cinématographique et un épisode « tranche de vie » au sein d’un couple confronté à la réalité du rêve américain.