Après des années de promesses et d’insistance de la part des avocats de la cybersécurité, Meta enclenche enfin le chiffrement de bout en bout.
La chose était dans les cartons depuis août dernier, et Meta s’est finalement décidé à donner le feu vert au déploiement du chiffrement de bout-en-bout sur l’une de ses messageries phares. Une mesure de sécurité très attendue, qui vise à rassurer les quelque 1,3 milliard d’utilisateurs et utilisatrices de l’application sœur de Facebook.
Le chiffrement, oui, mais uniquement pour les conversations à deux
Loredana Crisan, vice-présidente de Messenger chez Meta, s’est félicitée sur X (anciennement Twitter) du lancement de ce qu’elle définit comme n’étant pas qu’une mise à jour de sécurité anodine.
Dans cette annonce, qui dessine un déploiement progressif de la fonctionnalité autour du monde pendant le mois de décembre, on remarque toutefois que le chiffrement de bout-en-bout ne concerne pour l’heure que les échanges en duo et les appels. Les groupes de discussions ne sont pour le moment pas concernés par ce changement — mais Meta assure que cela est en phase de test.
Les utilisateurs et utilisatrices de Messenger peuvent, depuis 2016, choisir de lancer une « conversation secrète » avec l’interlocuteur de leur choix. Cet échange était alors chiffré de bout-en-bout, mais était limité en termes de fonctionnalités. Le chiffrement sera désormais en vigueur par défaut (comme sur WhatsApp), et toutes les fonctionnalités que vous connaissez et appréciez restent en place.
Pourquoi le chiffrement est important ?
Le chiffrement de bout-en-bout est une méthode de sécurisation des données dont le nom donne une idée assez claire de son fonctionnement. Concrètement, seul l’émetteur d’un message et son destinataire sont en mesure de lire son contenu. Avant l’envoi, le message est cadenassé, et ne peut être déverrouillé que par le destinataire une fois son chemin parcouru. En d’autres termes : une conversation chiffrée est par essence privée, et le reste.
Meta le dit lui-même dans sa petite vidéo d’introduction : « personne d’autre ne peut lire vos messages, pas même Meta », admettant de fait que cela fait maintenant 12 ans que la firme peut lire sans contrainte vos échanges sur la messagerie.