Le chiffre dévoilé cet été avait fait scandale, jusqu’à précipiter la démission du directeur : plus de 2000 pièces ont été volées au British Museum ces dernières années par un ancien conservateur. Des petites pièces faisant partie de l’énorme réserve du musée, donc il était plus difficile de se rendre compte de leur disparition. Pour lutter contre ces délits, le musée compte entreprendre une tâche aussi colossale que coûteuse : numériser l’intégralité de sa collection.
Une partie déjà numérisée pendant la pandémie
Le musée n’expose « que » 80 000 pièces, mais sa collection entière dépasse en réalité les huit millions de pièces. Avantage du Covid, le British Museum avait déjà fait la moitié du travail de numérisation en 2020. Cependant, compte tenu de l’immensité de la collection, il faudra pas moins de cinq ans pour achever ce projet.
Un projet nécessaire pour lutter contre les nombreux vols, a expliqué le directeur par intérim Mark Jones dans un communiqué : « Je suis convaincu que la réponse la plus importante aux vols est d’augmenter l’accès, parce que plus la collection est connue — et plus elle est utilisée — plus on remarquera tôt l’absence [d’une pièce]. »
Plus de 11 millions d’euros nécessaires
Cette opération coûtera 10 millions de livres, soit plus de 11 millions d’euros. Précision toutefois, le président du conseil d’administration George Osborne a d’ores et déjà annoncé qu’ils « ne demanderont pas d’argent aux contribuables ou au gouvernement » mais espèrent « pouvoir les obtenir par des investisseurs privés. »
Plus controversé, George Osborne semble également utiliser cette numérisation pour esquiver les demandes de restitution de pièces de la part de plusieurs pays : « Une partie de notre réponse peut être : “Elles sont disponibles pour vous. Même si vous ne pouvez pas visiter le musée, vous pouvez y accéder numériquement.” C’est déjà disponible — nous avons un site pas mal — mais nous pouvons utiliser cela pour l’améliorer et le rendre bien plus accessible. »