Le chef d’oeuvre de Ken Follet connait une nouvelle vie avec cette excellente adaptation signée Didier Alcante et Steven Dupré. L’Éclaireur revient dessus en trois points.
1 L’histoire intemporelle de Ken Follett
En 1989, Ken Follett connait un succès retentissant avec sa grande fresque historique Les Piliers de la Terre, un récit médiéval centré sur différents personnages à plusieurs époques, autour de la construction d’une grande cathédrale à Kingsbridge. Dans l’adaptation en bande-dessinée, le lecteur retrouve ces mêmes personnages et suit avec exaltation une histoire de trahison, de guerre, mais aussi d’amour et d’espoir. La cruauté de la période médiévale est au centre de l’intrigue, ainsi que les croyances, les superstitions, les us et coutumes.
2 L’adaptation soignée de Didier Alcante
En adaptant le chef d’œuvre de Ken Follet, Didier Alcante est obligé de faire un grand travail de trahison controlée, tout en restant le plus fidèle possible, en condensant certains éléments, en supprimant du texte ou en changeant certaines chronologies. Il le dit lui-même, « changer de médium impose quelques contraintes de format ».
Néanmoins, le résultat est, du point de vue du lecteur, particulièrement réussi. Le rythme a une place importante dans le récit et Les Piliers de la Terre s’affiche comme un page turner saisissant. Didier Alcante enchaine les cliffhanger, tout en gardant une cohérence globale. Chaque personnage présenté a sa propre destinée et l’auteur parvient à relier les différents arcs narratifs, tout en donnant une terrible envie de lire la suite !
3 Les dessins flamboyants de Steven Dupré
Steven Dupré est habitué du genre médiéval. Depuis 2006, il dessine les albums Kaamelott d’Alexandre Astier. Les Piliers de la Terre n’a certes pas le même ton, mais l’artiste reste en terrain connu. Steven Dupré magnifie l’oeuvre de Follet (et d’Alcante). Entre ses doubles pages resplendissantes, ses scènes d’action lisibles et la beauté de l’architecture — qui a forcément une place primordiale dans l’oeuvre — il arrive à mettre des images sur des ambiances et des univers bien particuliers : une forêt dangereuse, une cathédrale silencieuse, un château-fort délabré… Tout l’univers de ce récit prend vie dans les pages et offre une nouvelle façon d’appréhender ce chef-d’oeuvre de la littérature.
Les Piliers de la Terre, Tome 1 : Le Rêveur de Cathédrales de Didier Alcante et Steven Dupré, Glénat, Robert Laffont, 104 p., 19€.
