Des chercheurs de l’université d’Oxford ont utilisé des capteurs de mouvement pour suivre l’évolution de cette maladie chez plusieurs patients. Une méthode qui serait plus efficace que les tests cliniques habituels.
Des capteurs peuvent suivre la progression de la maladie de Parkinson chez un individu plus efficacement que l’observation clinique humaine. C’est ce qu’affirme une équipe de chercheurs de l’université d’Oxford dans une étude publiée dans la revue spécialisée npj Parkison’s Disease début octobre. L’objectif de celle-ci était entre autres de déterminer s’il était possible de le faire à l’aide de capteurs portables et d’algorithmes d’apprentissage automatique.
Aider à évaluer l’efficacité des traitements
L’étude a été menée sur 74 patients atteints de cette maladie – touchant 10 millions de personnes dans le monde – avec 122 paramètres corporels suivis à l’aide de six capteurs portés sur la poitrine, les poignets et les pieds et à la base de la colonne vertébrale. Plus précisément, les chercheurs ont notamment utilisé des accéléromètres et des gyroscopes, capteurs que l’on retrouve dans les smartphones et les montres connectées, et qui peuvent mesurer la direction, la démarche ou encore la régularité des mouvements d’une personne.
Ces données ont permis aux chercheurs d’identifier près de 30 variables qui semblent évoluer en lien avec la progression de la maladie, dont la longueur et le rythme des pas et le mouvement des orteils. Ils concluent ainsi que « les capteurs portables et l’apprentissage automatique peuvent mieux suivre la progression des symptômes moteurs chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson que les échelles d’évaluation clinique conventionnellement utilisées ».
Les chercheurs précisent que leur méthode est un moyen d’aider les scientifiques à évaluer si les nouveaux médicaments et autres thérapies contre la maladie de Parkinson ralentissent sa progression, mais qu’elle ne permet pas de la traiter. Jusqu’ici, il était nécessaire de réaliser une évaluation clinique pour déterminer l’efficacité d’un traitement. Ce processus peut cependant passer à côté de changements qui se produisent au quotidien ou susceptibles de ne pas se manifester clairement lors de visites périodiques chez un médecin, a expliqué Chrystalina Antoniades, neuroscientifique à l’Université d’Oxford et chercheuse principale de l’étude, au New York Times.
« Nous avons le biomarqueur, a-t-elle déclaré. C’est vraiment formidable. Nous espérons maintenant pouvoir vous dire : est-ce qu’un médicament fonctionne ? ». Chrystalina Antoniades a cependant souligné que les médecins resteront un élément essentiel du processus. Les capteurs, eux, complèteront les observations des cliniciens. Selon elle, ces derniers pourraient aussi être utilisés pour suivre d’autres maladies, comme la maladie d’Alzheimer.