Le pays a publié le 26 septembre un dossier dictant six lignes directrices pour une intelligence artificielle éthique, qui s’alignent avec les efforts de Pékin pour réprimer l’influence des géants de la tech chinoise.
Dans son objectif de dominer le secteur de l’intelligence artificielle (IA) d’ici 2030, la Chine a présenté un ensemble de règles en matière d’éthique. Le dossier, appelé Spécifications éthiques de l’intelligence artificielle de nouvelle génération et publié par le ministère chargé de la Science et de la Technologie fin septembre, est composé de six principes, assurant notamment le contrôle de l’homme sur les systèmes d’intelligence artificielle. Les humains devront ainsi avoir un « pouvoir décisionnel entièrement autonome », ainsi que le droit d’accepter ou non les services proposés par cette technologie ou de se retirer d’une interaction avec un système d’IA à tout moment.
Les autres lignes directrices incluent l’amélioration de la condition humaine, la promotion de l’équité et de la justice ou encore la protection de la vie privée. Elles interdisent aussi aux produits et services reposant sur l’IA de se livrer à des activités illégales ou qui mettent en danger la sécurité nationale.
Réguler les activités des entreprises utilisant l’intelligence artificielle
Cet ensemble de règles édicté par la Chine s’aligne avec les efforts de Pékin pour réprimer l’influence de ses géants de la tech. L’administration chargée du cyberespace a dévoilé, cet été, son projet de régulation des algorithmes constituant une menace pour « la sécurité intérieure, l’ordre social et l’ordre économique ». Les algorithmes nuisant aux individus comme ceux qui les poussent à des dépenses excessives seront ainsi supprimés et les plateformes seront tenues d’expliquer comment fonctionnent leurs outils de recommandation aux consommateurs. Elles devront également permettre aux internautes de refuser ces derniers. Enfin, concernant les réseaux sociaux, les systèmes susceptibles d’influencer l’opinion publique seront obligés d’obtenir une autorisation administrative.
La Chine s’est par ailleurs dotée en août d’un règlement pour la protection des données (RGPD) sur Internet qui entrera en vigueur le 1er novembre prochain. L’objectif est de limiter la collecte et l’exploitation des données des utilisateurs par les entreprises numériques exerçant dans le pays. Elles devront ainsi recueillir le consentement des internautes pour stocker leurs données et les informer de l’usage qui pourrait être fait de ces informations personnelles, comme le fait le RGPD européen. En revanche, cette loi ne s’adresse qu’aux entreprises, les administrations du pays ne sont, elles, pas concernées.