Les Hazan sont de retour avec la troisième et ultime saison de Family Business, disponible depuis le vendredi 8 octobre sur Netflix. Une frénésie joyeuse qui peine à convaincre.
Les nouveaux épisodes de Family Business reprennent là où la précédente saison s’était arrêtée : après l’enlèvement des inventeurs de la « pastraweed » par Catherine. Plus connue sous le nom de Pénélope Cavillan, cette dealeuse notoire recherchée par la police traite avec des cartels étrangers. À l’image de la série, rien ne va plus pour cette famille dysfonctionnelle. Force est de constater que le show s’enfume dans des comiques de répétition absurdes et vulgaires.
Après des débuts inégaux mais sympathiques, la deuxième salve avait cependant viré au bad-trip. Malgré plusieurs aventures rocambolesques, le récit était décevant, la saison 3 n’ayant quant à elle pas hésité à grossir le trait et à offrir une intrigue sans saveur. C’était d’ailleurs notre crainte principale : que les aventures de ces pieds nickelés partent dans tous les sens et que le ridicule quasi gênant remplace la fraîcheur de la première saison.
Une comédie stoner qui a du mal à convaincre, portée par un Serge le Mytho puissance 10
Igor Gotesman est en surdose. Il multiplie les rebondissements à la chaîne et les disputes de famille tout en forçant le clownesque de ses personnages. Sous couvert d’offrir une frénésie amusante et contagieuse, le créateur de la série bascule rapidement dans un scénario fumeux.
Il faut dire que les comédies stoners façon Big Lebowski sont à double tranchant. Si le réalisateur français s’y était déjà essayé avec succès dans Five en 2016, le format de Family Business ne semble plus correspondre à l’intention initiale. Bien que le genre se veuille aussi loufoque que déjanté, les Hazan en font des tonnes et ça ne passe pas toujours. La plupart des blagues tombent à plat, tandis que l’omniprésence de sujets lubriques, le comique de répétition et les sketchs orchestrés par un Jonathan Cohen en roue libre donnent une impression de chaos non maîtrisé. Sorte de Seth Rogen à la française, l’interprète de Joseph, dévoilé grâce aux sketchs de Serge le Mytho, gâche ici son potentiel comique avec lequel il avait pourtant su nous séduire dans La Flamme.
De la mauvaise herbe certes, mais tout n’est pas à jeter dans cette saison 3
Fort heureusement, les personnages secondaires sont là pour nous offrir ce que l’on attendait de cette saison de Family Business. On pense notamment à Olivier (Oliver Rosemberg) qui, entre émotion et humour, est davantage exploité dans cette nouvelle salve, à l’instar de son ex-petite-amie, Clémentine. Incarnée par Louise Coldefy, cette fille à papa complètement allumée offre une prestation bourrée de naturel et de surprise. Véritable élément comique, le personnage bénéficie également d’une meilleure appréhension dans cette saison. Elle prend en main le destin des Hazan aux côtés de Youssef (Oussama Keddham) et d’Aïda (Lina El Arabi). Un trio étonnant dont l’arc narratif représente la force de cette troisième saison.
Par ailleurs, il faut reconnaître que, tout au long des six épisodes, les aventures de cette famille nous divertissent et offrent des intrigues rythmées. Lancée à toute vitesse, cette saison ne nous offre aucun répit. Un élément important, étant donné que la majorité des scènes se déroule en huis clos. Igor Gotesman a également troqué l’atmosphère sombre des précédents épisodes pour offrir une saison plus légère qui ne se prend pas au sérieux. Si cela favorise de nombreux défauts en termes de scénario, il faut avouer que plusieurs gags, situations et répliques nous décrochent quelques fous rires.
Ceci étant dit, les adieux des Hazan sont loin du coup de génie que l’on espérait. Le caractère unique de la série dans le paysage audiovisuel actuel ne suffira pas à la sauver. Malgré des séquences étonnantes, des dialogues drôles et des personnages complètement cartoonesques, il était toutefois temps que le business s’arrête. Dommage qu’il ait dû faire faillite pour tirer sa révérence !