Visant principalement le marché chinois pour le moment, Ernie Bot fonctionne essentiellement en mandarin, mais comprend aussi les questions en anglais.
Quelques mois après avoir dévoilé sa réponse à ChatGPT, le géant chinois de l’Internet Baidu vient de lancer son robot conversationnel, Ernie Bot, en Chine. « Nous sommes ravis d’annoncer qu’Ernie Bot est désormais pleinement disponible pour le grand public, à partir du 31 août », a annoncé l’entreprise dans un communiqué relayé par l’AFP. Téléchargeable dans les boutiques d’application et sur le site officiel du groupe, le logiciel vise principalement le marché chinois pour le moment. Il fonctionne essentiellement en mandarin, mais comprend aussi les questions en anglais.
Un chatbot soumis à la censure chinoise
Si Ernie Bot affirme qu’il est possible de parler librement de tout avec lui, il précise que « certains sujets peuvent être sensibles ou toucher à des questions légales et sont donc soumis à votre propre responsabilité ». Le robot conversationnel de Baidu est en effet soumis à la censure chinoise, comme le montre le test de l’AFP effectué jeudi.
Ainsi, il répond facilement à des questions triviales comme « Quelle est la capitale de la Chine ? » ou « Avez-vous des loisirs ? ». Le chatbot invite cependant l’utilisateur à changer de sujet lorsqu’on l’interroge sur des sujets plus sensibles comme la violente répression des manifestations pro-démocratie de la place Tiananmen à Pékin en 1989. Autre exemple : questionné sur l’actuel Dalaï Lama, qui critique ouvertement le gouvernement chinois et vit en exil, Ernie Bot a donné des informations sur le Dalaï Lama qui vivait au XVIIe siècle.
Baidu ne compte pas s’arrêter avec l’intelligence artificielle (IA) générative. Outre le chatbot, l’entreprise « s’apprête à lancer une série de nouvelles fonctionnalités nées de l’intelligence artificielle qui permettront aux utilisateurs d’expérimenter pleinement les quatre capacités fondamentales de l’intelligence artificielle générative : la compréhension, la production, le raisonnement et la mémoire ».
Un secteur encadré en amont
Si la société a été la première en Chine à annoncer travailler sur un équivalent local à ChatGPT, elle est loin d’être la seule. Quatre autres entreprises chinoises, dont le spécialiste de l’IA SenseTime, ont aussi lancé leurs chatbots jeudi, après avoir reçu l’autorisation de mise sur le marché de la part du gouvernement.
Contrairement aux États-Unis, la Chine a en effet décidé de réguler le plus en amont possible ce secteur. De nouvelles règles, en application depuis le 15 août, obligent notamment les entreprises d’IA générative à signaler clairement aux internautes qu’ils font face à un contenu créé par une IA. Ils doivent aussi les entraîner avec des données obtenues légalement et ne portant pas atteinte aux droits de propriété intellectuelle. Le règlement stipule par ailleurs que l’IA générative doit « adhérer aux valeurs fondamentales du socialisme », ne pas menacer la sécurité nationale ou promouvoir le terrorisme, la violence ou la « haine raciale ».