Faute d’outils adaptés, le gouvernement australien a décidé de faire marche arrière sur un système de vérification de l’âge pour les sites pornographiques.
Comme plusieurs pays, dont la France, l’Australie souhaite protéger les mineurs en imposant aux sites pornographiques de vérifier l’âge de leurs visiteurs. Chargé de la sécurité des internautes australiens, l’eSafety Commissioner avait recommandé en mars de mettre en place un tel système. L’organisme public n’avait cependant pas conseillé de techniques précises pour contrôler l’âge des visiteurs de ces sites pour adultes.
Après examen, le gouvernement australien a finalement abandonné son projet, estimant que les outils actuellement disponibles « présentent tous des problèmes de respect de la vie privée, de sécurité, d’efficacité et de mise en œuvre ». Il « est clair que le temps d’imposer des mesures de vérification de l’âge n’est pas encore venu », a-t-il annoncé mercredi.
De nouveaux codes de conduite renforcés
Pour le gouvernement australien, un contrôle de l’âge efficace nécessite notamment que l’équilibre entre confidentialité et sécurité soit assuré, « sans introduire de risque pour les informations personnelles des adultes qui choisissent d’accéder » aux sites pornographiques. Bien qu’il ait abandonné son projet, il prévoit de demander des comptes à ce secteur, exigeant qu’il en fasse davantage pour assurer la sécurité des internautes australiens, notamment des mineurs.
« Même si de nombreuses plateformes prennent des mesures actives pour protéger les enfants, notamment en adoptant des mécanismes de garantie de l’âge, davantage peut et doit être fait », a-t-il déclaré. Raison pour laquelle il va se concentrer sur « la création de nouveaux codes de conduite renforcés » destinés aux éditeurs des sites pornographiques, mais aussi aux réseaux sociaux.
À noter que l’Australie n’est pas le premier pays à faire marche arrière face aux difficultés techniques et juridiques de la vérification de l’âge en ligne. Le Royaume-Uni avait abandonné un projet similaire en 2019, notamment à cause des risques qu’il posait par rapport à la vie privée. Le pays l’a cependant remis sur la table en 2022, assurant que les technologies de contrôle de l’âge que les sites pornographiques devront mettre en œuvre ne nécessiteront pas de vérification d’identité complète.