Le géant Meta a annoncé commencer le déploiement du chiffrement de bout en bout pour tous les messages envoyés via Messenger. Instagram devrait suivre peu après.
Sous la pression de nombreux groupes de défense de la protection de la vie privée, le géant Meta passe un nouveau cap dans l’instauration du chiffrement de bout en bout de son service Messenger sur smartphones et ordinateurs. D’ici la fin de l’année, tous les échanges sur la plate-forme seront protégés.
Un ajout après des années d’attente
L’année dernière, une jeune Américaine était condamnée à 90 jours de prison pour avoir opéré un avortement illégal. La police s’était vue transmettre les échanges Messenger de la jeune fille avec sa mère par Meta. Une affaire qui aura choqué de nombreux défenseurs de la protection de la vie privée, qui ont immédiatement mis la pression sur le géant pour empêcher que cela ne se reproduise. Si le chiffrement de bout en bout est déjà disponible sur le service de messagerie, il ne l’est qu’en option. L’entreprise va désormais plus loin et l’annonce via un billet de blog.
« À partir d’aujourd’hui, les discussions de millions de personnes supplémentaires sur Messenger seront mises à jour avec des normes de chiffrement plus strictes dans le cadre de nos tests de chiffrement de bout en bout (E2EE) en cours. Nous restons sur la bonne voie pour lancer l’E2EE par défaut pour les discussions entre amis et en famille sur Messenger d’ici la fin de l’année. »
Des difficultés de développement
Dans le billet de blog posté par l’entreprise, celle-ci apporte quelques détails sur l’avancée du développement, et notamment les difficultés que présente un tel projet. Le chiffrement de bout en bout signifie que les échanges d’une personne à l’autre ne peuvent être lus que par les deux intéressés. Les serveurs, qui servent de passerelles, ne peuvent les consulter. C’est sur ce point notamment que le travail est compliqué. Le système des serveurs, qui vérifiait et validait jusqu’alors les informations envoyées, a dû être complétement revu afin que celui-ci ne puisse plus voir le contenu des échanges.
Le nombre de conversations via Messenger dans le monde étant proprement hallucinant, la mise à jour de celles-ci vers le nouveau système doit se faire de manière minutieuse afin de ne pas entrainer de complications comme un temps d’envoi de messages plus long. Une nouvelle infrastructure a également dû être développée afin de préserver de manière sécurisée les historiques de conversations. WhatsApp bénéficiant du chiffrement de bout en bout depuis un certain temps déjà, les équipes de Messenger ont fait appel aux ingénieurs de l’application de messagerie pour obtenir leur aide et leurs conseils.
