Loin de n’être qu’un enchaînement de batailles, le prochain film du réalisateur tentera de décrypter une personnalité complexe.
Retrouver Joaquin Phoenix (Joker) et Ridley Scott (Alien, Blade Runner) ravive en un instant le souvenir du péplum culte avec Russell Crowe (L.A. Confidential), forcément. Gladiator (2000) réinterprétait l’histoire de Rome, sans volonté d’authenticité, effacée au profit d’une formidable histoire de vengeance et de résilience.
Surtout, le film affichait quelques-unes des plus grandes scènes de batailles de l’histoire du cinéma, un aspect à l’évidence des plus marquants pour le grand public. Elles devraient être au rendez-vous du prochain Gladiator 2, tandis que les spectateurs pourraient également s’attendre à retrouver cette caractéristique majeure dans le prochain Napoléon.
La part du diable
Dans un entretien auprès d’Empire, le réalisateur a précisé sa vision du personnage historique, s’attachant à livrer sa propre lecture d’une figure historique complexe. Si pour nombre de Français cet empereur reste perçu comme un conquérant, symbole d’un passé glorieux, il en va tout autrement des amateurs d’Histoire de France à l’étranger, dont Scott fait partie.
Si le réalisateur est fasciné par Napoléon, il explique qu’il a voulu chercher les racines profondes de sa psychologie, en explorant notamment sa relation avec Joséphine de Beauharnais (Vanessa Kirby). Et que le Joker de Joaquin Phoenix l’aura immédiatement convaincu qu’il était bien « le petit démon » qu’il cherchait pour ce rôle.
Bonaparte, mauvais homme ?
La déclaration choc de Ridley Scott, « Je le compare à Alexandre le Grand. Adolf Hitler. Staline » est aussitôt nuancée par la complexité du chef de guerre, tantôt monstre, tantôt formidable stratège. De son côté, Joaquin Phoenix a cherché à donner toute cette palette de nuances à son rôle, s’impliquant même dans sa réécriture. Une tâche tout aussi ardue pour Vanessa Kirby (The Crown, Pieces of a Woman), qui aura lutté pour décrypter Joséphine « une contradiction massive » selon elle, dans les divers écrits la concernant.
Loin de se cantonner à un biopic romancé à grand spectacle, Napoléon promet d’embrasser la noirceur de son « héros », évoquant aussi le dernier long de Scott, Le Dernier Duel (2021). Les spectateurs tenteront à leur tour de comprendre ce qui se cachait sous le célèbre bicorne, le 22 novembre prochain.