Selon une étude de l’Ifop révélant l’avis des Français sur les possibles restrictions encourues par ces sites, un sur quatre renoncerait à les fréquenter si une double authentification est mise en place.
Reprochant à plusieurs sites pornographiques de ne pas empêcher efficacement les mineurs d’accéder à leurs contenus, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) comptait sur la décision du tribunal judiciaire de Paris pour bloquer cinq d’entre eux ce vendredi. Alors que le tribunal vient de reporter celle-ci dans l’attente de l’examen par le Conseil d’État, le régulateur compte aussi sur un système de double anonymat pour mettre fin à cette situation. Ce dernier repose sur un « tiers de confiance » auquel l’internaute donne son identité afin d’accéder aux contenus de ces sites sans transmettre de données personnelles à ces derniers.
Une enquête réalisée par l’Ifop pour le média 01net révèle que les Français approuvent largement la mise en place de ce double système d’authentification. Ils sont en effet 74% à y être favorables. Dans le détail, les femmes – moins consommatrices de ces contenus et plus protectrices à l’égard de leurs enfants – sont plus nombreuses (79%) à adhérer à la mise en place de celui-ci que les hommes (68%). Les « amateurs actifs » de pornographie, qui consultent ces sites de manière très régulière, l’approuvent aussi majoritairement (63%).
Un système jugé inefficace
Si les Français sont largement favorablement à une double authentification, ils sont aussi nombreux à douter de l’efficacité d’un tel système. 81% des sondés pensent que les jeunes trouveront des moyens de le contourner tandis que 62% considèrent qu’il sera impossible à appliquer techniquement. Ils sont également 52% à estimer que ce système constitue une atteinte au respect de la vie privée.
D’un autre côté, la mise en place d’une double authentification sur les sites pornographiques pousserait certains consommateurs à ne plus les fréquenter. 27% des personnes interrogées ont effet déclaré qu’elles renonceraient à ces sites si tel était le cas. Parmi elles, les femmes (41%) sont plus nombreuses que les hommes (19%). D’autres envisagent en outre différentes manières de continuer à les consulter sans souscrire à un processus d’authentification. 21% chercheraient ainsi un site ne disposant pas de ce mode de contrôle et 11% contourneraient ce système à l’aide d’un VPN. Enfin, près d’un utilisateur sur 10 serait prêt à usurper l’identité d’une personne majeure pour continuer à accéder à ces sites pour adultes, qu’elle fasse partie de ses connaissances ou en se procurant ses données sur le net.
