Figure française incontournable des années 1980 à 1990, l’homme d’affaires a stigmatisé haines et passions. Un matériau idéal pour une mini-série.
Disparu il y a bientôt deux ans, Bernard Tapie a laissé une trace indélébile dans le paysage politique, affairiste et sportif français. De ses échecs à ses plus grands succès, de sa fortune à son séjour en prison, l’homme a tout connu, déployant une énergie que même ses adversaires les plus farouches lui ont toujours reconnue. La victoire de l’Olympique de Marseille en Coupe d’Europe, le rachat d’Adidas ou son élection comme député des Bouches-du-Rhône resteront ses plus grands faits d’armes.
Sa part d’ombre, entre combines, mensonges et condamnations judiciaires, en font un personnage complexe. Voir sa vie portée à l’écran l’aurait sans doute amusé, lui qui aimait les médias et jouer de son image. De son vivant, il aurait certainement adoré participer à l’élaboration d’une saga familiale, à l’image de Stallone.
Un costume ajusté
Pour qualifier la stature qu’avait prise Bernard Tapie au sommet de sa carrière, l’expression anglaise « bigger than life » semble taillée pour lui. Pour incarner cet homme à la poigne déterminée, il fallait un acteur à la hauteur du mythe, dont l’identité a été révélée il y a quelques mois déjà. Laurent Lafitte a déjà été nominé deux fois pour le César du meilleur second rôle (Elle, Au revoir là-haut).
C’est également un habitué du monde des séries, depuis son plus jeune âge (Premiers Baisers, Classe Mannequin) et récemment dans Platane ou Casting(s). Dans la bande-annonce, il semble parfaitement à l’aise dans le costume, pourtant impressionnant, de cette figure des affaires, du sport et de la politique.
Tordre la réalité
Émaillé d’événements réels, le trailer semble parfois romancer la vie de Tapie. Loin d’être une erreur, il s’agit d’un choix, assumé par le diffuseur qui décrit la série comme un biopic fictionnel. Un clin d’œil, peut-être, aux affabulations récurrentes de celui que l’on surnommait plus ou moins affectueusement « Nanard », qui a fait de la vérité une matière pour le moins élastique durant ses multiples vies.
Avec Olivier Demangel, l’autre créateur de la série, Tristan Séguéla (fils de Jacques Ségéla, grand ami de Tapie), a sans doute puisé dans les souvenirs de son père. De quoi produire cette mini-saga qui promet, comme son personnage, de ne laisser aucun spectateur indifférent.
