À l’occasion du Fnac Live Paris, Aimé Simone a accepté de répondre à nos questions sur son concert de vendredi, et sur son premier album Oh Glory.
Révélé en 2020 avec le single Shining Light, Aimé Simone publiait son deuxième album Oh Glory en mai dernier. Avec ce nouveau disque, le jeune Parisien devient petit à petit un des nouveaux visages de la pop française. Sa musique, influencée par le hip-hop, l’électro et la new-wave sera à retrouver ce vendredi à 18 h sur le parvis de l’Hôtel de Ville, à l’occasion du Fnac Live Paris.
Pour les personnes qui ne vous connaissent pas encore, à quoi peut-on s’attendre pour ce concert de vendredi ?
Je vis mes concerts comme des expériences viscérales, très physiques, mais aussi intimistes et riches en émotions. Être avec le public, c’est un moment hors du temps. Je me souviens de chaque date, j’aime cette proximité avec les gens et c’est un plaisir de jouer les morceaux de mon nouvel album. Je décris souvent ma musique comme de la “post-pop” : elle mélange les genres, tout en restant accessible. J’aime expérimenter, mais je ne cherche surtout pas à exclure une partie du public, je veux que mes morceaux touchent le plus grand nombre.
« Le rap est une musique que j’écoute énormément, et j’aime emprunter certaines de ses sonorités. J’accorde une grande importance à la puissance des basses, des batteries, des boîtes à rythme. »
Aimé Simone
Avec la sortie du nouvel album, je commence à avoir une nouvelle audience, de plus en plus fidèle, et ça me fait beaucoup de bien. J’ai adoré jouer à Lyon pour le premier concert de la tournée, je ne m’attendais pas à recevoir autant d’amour et d’énergie pour des morceaux que les gens ne connaissaient pas encore bien. Nantes, Montpellier, Bordeaux, Lille… J’ai vécu beaucoup de grands moments sur scène.
Qu’est ce qui a changé depuis la sortie de Oh Glory pour vous ?
Je suis content d’avoir pu apporter mon son dans le paysage musical français. L’album arrivait un peu dans l’ombre de Shining Light, qui avait très bien marché, mais la réception a été très bonne. Mon public grandit et se développe, de plus en plus de médias me sollicitent… C’était important pour moi de recevoir cette validation, de prouver que je n’étais pas un “one hit wonder”.
Votre univers musical et esthétique est très soigné. Avez-vous des influences dans la scène contemporaine ?
Oui, je suis un grand fan de Rosalía. J’ai assisté à sa performance au défilé Vuitton à Paris en janvier dernier. Elle a interprété ses morceaux sur un capot de voiture et j’aime beaucoup ce concept de trouver des lieux atypiques pour s’exprimer. Billie Eilish a aussi été très influente pour moi. Elle est sortie de nulle part avec un album incroyable, enregistré en partie avec son frère au domicile familial. Avec ma compagne, nous sommes un peu dans la même démarche. Je suis aussi admiratif des artistes avec des longues carrières comme Drake, Kanye West, même si je ne cautionne en rien ses dernières déclarations. J’aime ces carrières uniques qui sortent des sentiers battus, qui prennent des risques.
Récemment, j’ai eu des gros coups de cœur pour l’album Un verano sin ti de Bad Bunny mais aussi pour Motomami de Rosalía. J’aime sa musique minimale, faite de collages. J’ai vraiment l’impression qu’elle peint des tableaux avec chacun de ses nouveaux morceaux. C’est une manière d’écrire qui me plaît beaucoup, et qu’on retrouve sur The Life of Pablo de Kanye West ou Blonde de Frank Ocean, un disque qui m’a vraiment retourné le cerveau.
Quelle place occupe le rap dans votre musique ?
C’est une musique actuelle que j’écoute énormément, et j’aime emprunter certaines de ses sonorités. Dans ma musique, il y a beaucoup de sons qui proviennent de la trap par exemple. J’accorde une grande importance à la puissance des basses, des batteries, des boîtes à rythme. Ce sont des particularités importantes dans le rap et dans l’électro.
« Quand l’auto-tune est arrivé dans la musique, c’était un véritable drame. On annonçait la mort des “vrais” chanteurs, on disait que c’était de la triche… Aujourd’hui, un grand nombre d’artistes utilisent l’auto-tune comme un effet, et ceux qui ne le font pas ne sont pas marginalisés pour autant. »
Aimé Simone
J’ai aussi été beaucoup marqué par la pop des Beatles, la britpop de Blur et d’Oasis. J’ai grandi avec des disques de new-wave et de post-punk. Je suis un fan de Joy Division, des Talking Heads, de XTC… Mon univers musical est très large et j’aime beaucoup écouter ce qui se fait aujourd’hui.
La pochette de Oh Glory a été en partie créée avec une intelligence artificielle. Que pensez-vous des artistes qui se méfient de cette nouvelle technologie ?
Pour l’instant, je n’utilise pas l’intelligence artificielle dans l’écriture de mes morceaux, mais je pourrais tout à fait le faire dans le futur, je n’ai aucun tabou avec ça. Je vois cette nouvelle technologie comme un outil, qui pourrait mettre au point des sons auxquels je n’aurais jamais pensé. Les gens sont un peu craintifs en ce moment avec l’arrivée de l’intelligence artificielle, mais on avait les mêmes réactions lors de l’arrivée d’Internet.
Pour prendre un exemple plus récent, quand l’auto-tune est arrivé dans la musique, c’était un véritable drame. On annonçait la mort des “vrais” chanteurs, on disait que c’était de la triche… Aujourd’hui, un grand nombre d’artistes utilisent l’auto-tune comme un effet, et ceux qui ne le font pas ne sont pas marginalisés pour autant. Je pense que l’intelligence artificielle deviendra à terme un nouvel outil pour la création musicale, et on a toujours besoin de nouveauté, sinon, impossible de se réinventer !