La romancière et comédienne, connue pour Le Baiser du dragon est décédée à l’âge de 68 ans, des suites d’un cancer.
1 Le Baiser du dragon, 1986
Né d’un père français et d’une mère coréenne, et licenciée en chinois et coréen, Ysabelle Lacamp débute comme comédienne, avant de se tourner vers l’écriture. Dans son premier roman Le Baiser du dragon (1986), l’autrice nous plonge dans la Chine du Sud, au Xe siècle. Le Seigneur Tsao fait halte dans son manoir avant de livrer à son suzerain un précieux chargement, deux cassettes de perles qui vont bousculer le destin de plusieurs personnages. On retrouve notamment l’ingénue Shu-Meï, mais aussi Tigre Hilare, Passion Éteinte, Triton Flageolant, Étron Pensif… Roman pittoresque rempli de mandarins corrompus et de courtisanes bafouées, Ysabelle Lacamp crée un monde rabelaisien dans une Chine romancée.
2 La Fille du ciel, 1988
Deux ans après son premier roman, Ysabelle Lacamp continue d’explorer la Chine avec La Fille du ciel (1988). On retrouve Shu-Meï dans la Chine décadente et médiévale du Xe siècle. Après son mariage, l’héroïne refuse d’accepter son statut d’épouse cloîtrée qui se contente d’obéir à un mari qu’on lui a imposé et prendra tous les risques pour abattre l’empereur. Son périple l’amènera à côtoyer les pirates de l’Île des hommes nains, les marchands perses, arabes, juifs ou nestoriens de la route de la Soie, les bagnards… Une nouvelle histoire foisonnante, ainsi qu’une plongée dans les charmes les plus pervers de l’Orient.
3 L’Éléphant bleu, 1990
Pour son troisième roman, Ysabelle Lacamp narre le récit de Sirikit, princesse thaïe « pas comme les autres », débarquant en France à l’âge de 17 ans. L’Eurasienne traversera le Londres délirant des seventies où se croisaient dandys et esthètes décadents, rock-stars blasées, adolescentes perverses, opiomanes excentriques et travestis déments. Entre deux cultures, la jeune héroïne se lance à la recherche de l’amour fou, et devient le temps d’un roman, le double de sa créatrice.
4 L’Homme sans fusil, 2002
Loin de l’Asie, L’Homme sans fusil (2022) transporte cette fois-ci les lecteurs dans les Cévennes, pendant la Seconde Guerre mondiale. Un artiste allemand ayant fuit le régime d’Hitler se réfugie dans la campagne française en 1943. Caché dans une famille de paysans huguenots, le héros tentera alors de combattre l’opposant, à la seule force de son crayon. Un roman d’aventure et d’amour, où Werner partira à la rencontre d’un maquis formé d’Anciens des brigades internationales et hésitera entre l’amour de deux femmes : Anna et Élise. Soutenu par la population locale, l’artiste deviendra au fil des pages un « guérilleros de lumière ».
5 Ombre parmi les ombres, 2018
Elle est membre du jury du Prix Jean-Jacques-Rousseau de l’autobiographie, Ysabelle Lacamp avait consacré son dernier ouvrage au poète Robert Desnos. Dans Ombre parmi les ombres (2018), l’écrivaine rend hommage à l’artiste, emporté par le typhus un mois après la libération du camp de Terezin par l’armée russe. Ysabelle Lacamp imagine alors les dernières heures du poète, honorant ainsi la mémoire de l’indicible et donne envie de se replonger dans les oeuvres du Français. Ysabelle Lacamp est morte à l’âge de 68 ans des suites d’un cancer, comme annoncé mardi par son éditeur, les éditions Bruno Doucey.