Selon un rapport de l’association GLAAD, la plateforme d’Elon Musk est encore plus dangereuse pour cette communauté que l’année dernière.
Twitter n’est pas une plateforme sûre pour la communauté LGBTQ+. D’après l’organisation de défense des droits LGBTQ, GLAAD, le réseau social est encore plus dangereux pour ces personnes que l’année dernière. L’association vient de publier son troisième rapport annuel sur la sécurité des utilisateurs LGBTQ, le Social Media Safety Index.
Chute libre
Après avoir évalué les cinq principales plateformes, à savoir Facebook, Instagram, TikTok, YouTube et Twitter, l’organisation indique qu’elles ont toutes reçu « des scores faibles et insuffisants » pour la seconde année consécutive. Le réseau social racheté par Elon Musk l’année dernière est cependant le pire, étant le seul dont le score a baissé entre 2022 et 2023. Plus précisément, il a chuté de 12 points, s’élevant désormais à 33%. Cette baisse est, entre autres, liée au changement de politique en matière de conduite haineuse de Twitter, qui ne sanctionne plus le fait de mégenrer quelqu’un ou d’utiliser l’ancien nom d’une personne transgenre.
GLAAD reproche également à Twitter de ne pas permettre aux utilisateurs d’ajouter leurs pronoms de genre sur leurs profils et ne pas fournir d’options afin qu’ils puissent contrôler « la collecte et la déduction de l’entreprise d’informations relatives à leur orientation sexuelle et à leur identité de genre ».
Des améliorations insuffisantes
Malgré leurs « faibles » scores, les autres plateformes évaluées se sont toutes améliorées. Instagram (63%) et Facebook (61%), propriétés de Meta, ont toutes les deux connu une hausse de 15 points par rapport à l’année dernière. Cette augmentation est notamment liée à la décision de l’entreprise d’interdire le mégenrage ciblé, même si cela nécessite un signalement de la part de l’utilisateur. GLAAD reproche cependant à Instagram et Facebook de n’avoir mis en place aucune politique afin de protéger expressément les utilisateurs transgenres et non binaires contre le deadnaming (utilisation de leur ancien nom) ciblé.
Le score de TikTok (57%) a, lui, augmenté de 14 points. L’association affirme qu’il s’agit de la seule entreprise à protéger les utilisateurs transgenres et non binaires contre le deadnaming et le mégenrage ciblés. C’est aussi le seul réseau social à fournir des informations complètes sur la manière dont elle détecte les violations de cette politique. En revanche, TikTok ne donne aucun contrôle à ses utilisateurs sur la collecte et la déduction par la société des informations liées à leur orientation sexuelle et à leur identité de genre.
Enfin, YouTube (54%) a connu une hausse de 9 points, entre autres parce que la plateforme propose une formation à ses modérateurs de contenu pour les éduquer sur les problèmes rencontrés par la communauté LGBTQ+. Comme Facebook et Instagram, GLAAD lui reproche cependant de ne pas avoir mis en place de politique pour protéger les utilisateurs du deadnaming et du mégenrage ciblés.
Accusant en général les cinq plateformes de ne pas suffisamment lutter contre la haine et la désinformation anti-LGBTQ+ et de ne pas appliquer correctement leurs propres politiques, l’organisation leur recommande de renforcer et d’appliquer leurs politiques existantes pour protéger ces utilisateurs.
