S’exprimant au Parlement, Mette Frederiksen a fait rédiger la première partie de son discours par le chatbot afin de montrer les possibilités de cet outil ainsi que les dangers qu’il peut représenter.
ChatGPT est bien utile pour écrire des discours. Après un lauréat du Prix Nobel de littérature, c’est la Première ministre danoise, Mette Frederiksen qui a utilisé le robot conversationnel d’OpenAI dans cet objectif. À la différence du lauréat, la cheffe du gouvernement danois n’a pas fait appel à l’outil à cause d’un manque d’inspiration, mais pour une toute autre raison : souligner l’aspect révolutionnaire mais aussi risqué de la technologie.
« Ce fut un honneur et un défi de diriger un gouvernement élargi au cours de la dernière année parlementaire ». « Nous avons pris des mesures pour lutter contre le changement climatique et assurer une société plus juste et inclusive où tous les citoyens ont des chances égales ». Ces phrases font partie de la première partie du discours de Mette Frederiksen, qui a été rédigée par ChatGPT, comme le rapporte l’AFP. Elle faisait un discours de bilan politique à l’occasion de la clôture de la session parlementaire. « Ce que je viens de lire n’est pas de moi. Ou d’un quelconque autre être humain », a-t-elle subitement révélé.
Une technologie aussi fascinante qu’inquiétante
Comme beaucoup, la cheffe du gouvernement danois estime que le célèbre chatbot fascine autant qu’il inquiète, étant capable de faire illusion. « Même s’il n’a pas toujours mis dans le mille, tant sur les détails du programme de travail du gouvernement que sur la ponctuation (…) ce dont (ChatGPT) est capable est à la fois fascinant et terrifiant », a déclaré Mette Frederiksen.
La Première ministre a été imitée en Italie, par le sénateur Marco Orlando qui a lu mercredi devant ses pairs un discours écrit par le chatbot afin de « lancer un débat public sérieux (…) et analyser les implications éthiques, économiques et sociales de l’utilisation de l’intelligence artificielle ».
Au-delà du robot conversationnel, c’est l’intelligence artificielle (IA) qui suscite de nombreuses inquiétudes par ses capacités, avec les abus qu’elle permet. Ces systèmes peuvent par exemple être utilisés pour générer de fausses informations. Des employés craignent aussi d’être remplacés par l’IA. Cette technologie préoccupe même les personnes à l’origine de son développement. Des experts et des chefs d’entreprises du secteur, dont le PDG d’OpenAI, ont alerté mardi sur les menaces d’« extinction » pour l’humanité que pose l’intelligence artificielle.