À la rentrée de septembre, le gouvernement va lancer une expérimentation de six mois avec l’intelligence artificielle afin de mieux répondre aux usagers des services publics.
ChatGPT répondra peut-être bientôt à vos questions concernant les impôts ou encore Pôle emploi. Le célèbre chatbot fait partie des intelligences artificielles (IA) génératives qui feront l’objet d’une expérimentation de six mois à compter de la rentrée de septembre. Lancée par le gouvernement, l’objectif est de répondre plus rapidement et efficacement aux usagers des services publics, comme l’a rapporté l’AFP. Aux côtés du robot conversationnel d’OpenAI seront aussi testés LLaMA de Meta et le modèle français Bloom.
Concrètement, 200 agents des maisons de France Services – ces guichets de proximité implantés partout en France pour accompagner dans les démarches administratives – pourront s’aider de ces trois IA pour répondre aux questions des usagers, comme l’a révélé BFMTV. Chaque réponse de ces systèmes sera soumise au contrôle d’un agent avant d’être communiquée à l’usager.
Une expérimentation avant une potentielle généralisation
Alors que des employés craignent d’être remplacés par l’IA – ce que certaines entreprises prévoient de faire – le gouvernement a précisé que ce n’était pas dans ses projets, assurant que cette technologie est « une aide » pour les fonctionnaires, et non « un substitut » qui permettrait de tailler dans les effectifs. « L’idée n’est pas de bousculer les mœurs », a aussi déclaré le ministère de la Transformation publique, indiquant que l’IA est déjà utilisée à Pôle emploi ou dans l’administration fiscale, pour d’autres applications que la relation aux usagers.
Si « l’IA va forcément transformer les interactions entre les usagers et les administrations », comme l’a affirmé l’entourage du ministre de la Transformation publique Stanislas Guerini, « l’administration ne doit pas subir », mais s’approprier cette technologie et la « transformer pour qu’elle corresponde aux attentes des agents et des usagers ».
Raison pour laquelle il va mener cette expérimentation, qui permettra d’entraîner les trois modèles d’IA générative à répondre aux questions des usagers, avant une potentielle généralisation à l’ensemble de l’administration l’année prochaine. « Les modèles de génération de contenu feront forcément des erreurs, il va falloir qu’on les entraîne petit à petit, qu’on les perfectionne, pour avoir une réponse la plus précise possible », a fait savoir le ministère.
Cette expérimentation sera aussi un moyen de « lever » les problèmes que pose l’IA « en termes de réglementation et de protection des données personnelles ». Dans cet objectif, elle sera menée en partenariat avec la Cnil, gendarme français des données personnelles, et le coordinateur national pour l’IA Guillaume Avrin. De plus, selon BFMTV, les agents poseront uniquement des questions générales aux trois modèles, sans jamais inscrire des informations ou confidentielles dans les champs de recherche afin d’éviter les fuites de données.