Près de 30 ans après la publication de son premier roman, Sophie Marceau s’essaye à nouveau à la littérature avec La Souterraine, édité chez Seghers. Au travers de poèmes et d’histoires courtes, l’artiste française entend lever le voile sur les mystères de ses héroïnes aux multiples facettes.
Créée sous l’impulsion de l’écrivain et résistant Pierre Seghers en 1944, la maison d’édition du même nom a toujours eu à cœur de publier les textes de poètes et de cinéastes. Il est donc tout naturel qu’elles aient accueilli Sophie Marceau et son dernier ouvrage, La Souterraine, au sein de leur grande famille. L’actrice française s’est déjà essayée à la littérature il y a 27 ans. Son premier roman, Menteuse, publié chez Stock, se présentait comme une œuvre à la lisière de l’autobiographie.
Un pan de sa personnalité
Ici, le « je » s’évanouit au profit d’un féminin pluriel, décliné au fil de treize nouvelles et sept poèmes qui se font écho et se complètent, et qui révèlent tout autant une part d’intimité. Comme un indice sur le motif de ce recueil à l’ambition littéraire, la protagoniste du premier texte s’appelle Sophie. Quelques pages plus loin, d’autres histoires évoquent les plateaux de tournage et les rencontres qui surviennent en ces lieux.
Invitée au micro de France Inter, l’actrice et écrivaine a confirmé qu’elle souhaitait lever le voile sur un pan de sa personnalité, livrer les confins de son imaginaire. « J’aime bien cet élargissement de la vie, aller plus haut, plus bas, plus large, mélanger la fiction et la réalité », confiait-elle avant d’indiquer vouloir rendre hommage à sa mère et au milieu dont elle vient et qu’elle n’oublie pas : « Il n’y a rien de revendicateur, mais j’avais envie de dire à maman qu’elle avait sa place aussi. »
Un secret insondable
D’âges et de situations différentes, les héroïnes de ces brefs récits sont nombreuses. Les fragments de vie qu’elles donnent à voir sont enrobés de ce mystère qui plaît tant à Sophie Marceau et dans lequel elle se retrouve. Toutes incarnent à leur manière « le sort d’être femme, qu’il s’exprime par un corps, un rôle, un héritage », souligne le résumé. Les hommes sont aussi présents, mais ne sont pas alloués de la même aura.
Avec La Souterraine, Sophie Marceau signe un ouvrage étonnant à la structure plus recherchée que celle d’une simple autobiographie. Entre les pages, les souvenirs précis se défont comme un songe, un réveil. Les éléments qui les composent se diluent et entretiennent un flou ou un secret que nous ne parvenons finalement pas à percer. Si, pour l’heure, l’actrice n’a pas de projets au cinéma, elle devrait fouler les planches d’un théâtre en septembre prochain.