Les mentions controversées ont été supprimées des pages de grands médias, dont plusieurs avaient décidé de quitter la plateforme en signe de protestation.
Twitter n’a pas seulement supprimé les badges bleus gratuits la semaine dernière. Les mentions controversées « média affilié à l’État » et « média financé par des fonds gouvernementaux » ont aussi été retirées des pages de grands médias comme l’américain NPR, le canadien CBC ou encore le français France Télévisions. Plusieurs d’entre eux avaient publiquement critiqué cette décision et certains avaient même décidé de quitter la plateforme pour protester contre ces mentions.
« Twitter a tenté de qualifier tous les médias publics du monde de média d’État puis de médias financés par le gouvernement ou par le public. Mais enfin… qui est Monsieur Musk pour déterminer si un média est indépendant ou s’il ne l’est pas ? », a par exemple déclaré Delphine Ernotte, présidente du groupe France Télévisions, au quotidien Les Échos. « Voir un milliardaire américain tenter de jouer ainsi avec notre indépendance et définir notre espace public est effrayant », a-t-elle ajouté.
Suppression de labels et retour de badges bleus
Ces étiquettes ont également été retirées des pages de médias contrôlés par l’État, à l’image du russe RT et de l’agence officielle chinoise Xinhua. Il semblerait que Twitter a complètement abandonné ses règles d’étiquetage des médias, la page décrivant les critères d’ajout de ces mentions sur son centre d’aide ayant aussi été supprimée. « Les médias affiliés à un État sont définis comme des médias dont le contenu éditorial est contrôlé par cet État par l’intermédiaire de ressources financières, de pressions politiques directes ou indirectes et/ou d’un contrôle sur la production et la distribution », indiquait-elle.
Interrogé sur la disparition de ces labels, Elon Musk a répondu qu’il s’agissait d’une « suggestion » de Walter Isaacson, auteur de sa prochaine biographie, selon le journaliste de NPR Bobby Allyn. La suppression de ces mentions intervient alors que le milliardaire est aussi critiqué par rapport au retrait des badges bleus gratuits. Plusieurs de ces coches ont fait leur retour sur certains comptes de médias, universités ou encore personnalités sans le consentement de ces derniers, Elon Musk offrant un abonnement Twitter Blue gratuitement aux utilisateurs comptant plus d’un million d’abonnés.
« Sur mon âme je n’ai pas payé pour Twitter Blue, homme de Tesla tu vas sentir passer mon courroux ! », a tweeté le rappeur américain Lil Nas X. « Non, c’est non, les mecs », a aussi tweeté la journaliste spécialiste des technologies Kara Swisher ce samedi, indiquant avoir été vérifiée sans son « consentement ». « Les gens doivent savoir : est-ce qu’Elon m’aime pour moi ou pour le 1,49 million de personnes qui me suivent ? », a-t-elle ajouté. À noter que le milliardaire offre également un abonnement Twitter Blue gratuitement à des personnalités décédées, à l’image de l’acteur Chadwick Boseman ou encore du joueur de basket Kobe Bryant.
1 000 dollars par mois pour faire de la publicité
Cherchant à générer de nouveaux revenus, Elon Musk oblige aussi les annonceurs à souscrire un abonnement pour faire de la publicité sur le réseau social. « À partir du 21 avril, votre @compte doit avoir une coche vérifiée ou s’abonner à Twitter Blue ou Verified Organizations. Les comptes d’entreprises dépensant plus de 1 000 dollars par mois ont déjà des coches dorées ou l’auront bientôt, et ils continueront de bénéficier d’un accès à la publicité sans interruption pour le moment », peut-on lire dans le courriel adressé aux annonceurs.
Pour rappel, Verified Organizations est une formule dédiée aux organisations, qui peuvent être vérifiées en échange de 1 000 dollars par mois. « Ce changement s’aligne sur la stratégie de vérification plus large de Twitter : pour améliorer la qualité du contenu sur Twitter et améliorer votre expérience en tant qu’utilisateur et annonceur. Cette approche soutient également nos efforts continus pour réduire les comptes frauduleux et les bots », affirme Twitter.
