Le célébrissime lecteur audio Winamp est de retour après près de 10 ans d’absence. Un retour intrigant, qui mêle application web et plus juste rémunération des artistes.
Winamp a été officiellement relancé sous la forme d’une application web gratuite sur ordinateurs et, bien évidemment, modernisée. Le fonctionnement du lecteur audio et sa stratégie posent cependant question. On fait le tour de ce lecteur nouvelle génération relancé par l’entreprise Llama Group, qui le possède depuis plusieurs années.
Le retour du roi ?
Quand on pense aux débuts de l’internet et de l’informatique grand public, il est impossible de ne pas évoquer Winamp. Sorti en 1997, Winamp était LE lecteur multimédia gratuit par excellence qui permettait de lire des fichiers MP3 sur son ordinateur. Le lecteur annonçait cependant sa fermeture en décembre 2013, après moins de 20 ans d’existence. Si une mise à jour y a été apportée en 2018, la société mère de Winamp, désormais appelée Llama Group, annonçait en 2021 préparer l’arrivée d’un Winamp nouvelle génération.
Deux ans plus tard, et après de nombreux mois de silence, voici le nouveau Winamp, disponible à toutes et tous avec son interface rappelant celle de Spotify. Cette fois, et c’est la première surprise, le lecteur n’est pas sous la forme d’une application à télécharger. Il est uniquement disponible sur le web.
Les utilisateurs et utilisatrices doivent créer un compte pour ensuite pouvoir écouter de la musique sur la plate-forme. Autre surprise, moins agréable, il est impossible d’intégrer sa bibliothèque musicale en ligne ou locale. À la place, Winamp ne propose d’accéder qu’à une sélection d’artistes, de podcasts ou de stations de radio.
Une politique économique surprenante
Le mois dernier, la maison mère de Winamp s’exprimait dans des médias économiques sur ses plans et sa vision concernant le lecteur audio. L’objectif est de proposer une rémunération plus juste des artistes, dans un monde où les plateformes comme Spotify, Deezer, Apple Music ou Amazon Music dominent très largement le marché de la musique. Ainsi, l’entreprise propose deux moyens de financements qui interrogent sur la viabilité à court et moyen terme de cette plate-forme.
Tout d’abord, un moyen destiné aux artistes eux-mêmes. Ceux-ci peuvent adhérer, via un abonnement annuel de 50 €, au programme de créateurs. Le programme permet aux artistes de toucher 90 % des revenus liés aux droits d’auteur, 87,5 % des revenus liés à la distribution sur les autres plateformes ou encore 85 % des revenus liés à la Fanzone.
La Fanzone est le deuxième niveau de financement proposé par Winamp. Les auditeurs et auditrices peuvent payer un niveau d’abonnement mensuel auprès d’un artiste pour accéder aux différents services paramétrés par ce dernier. Par exemple, payer 1 € par mois pour pouvoir écouter les musiques d’un artiste, ou 5 € par mois pour avoir accès aux musiques de l’artiste mais aussi à un live chat par mois, etc.
Une offre qui fera soulever, à raison, quelques sourcils tant le coût peut rapidement s’avérer élevé pour le consommateur. D’autant que, pour le moment, Winamp dispose d’un contenu de lancement absolument famélique, que ce soit en genres de musiques, en artistes et en morceaux. Enfin, pour conclure, nous avons créé un compte sur Winamp afin d’explorer un peu plus le site pour les besoins de cet article. L’option de suppression du compte n’est pas encore disponible.
