Des dizaines de pays, dont les États-Unis et la Chine, ont signé un « appel à l’action » pour une utilisation responsable de l’intelligence artificielle dans l’armée.
Cette semaine a eu lieu la première conférence internationale sur l’usage de l’intelligence artificielle (IA) dans le domaine militaire. Organisée par les Pays-Bas et la Corée du Sud, elle a été l’occasion pour plus de 60 pays de signer, jeudi, un « appel à l’action » pour une utilisation responsable de cette technologie dans l’armée. Parmi eux figurent notamment la Chine et les États-Unis. Le gouvernement américain est d’ailleurs à l’origine de cette initiative.
« L’objectif de la Déclaration est de créer un consensus international sur la manière dont les militaires peuvent intégrer de manière responsable l’IA et l’autonomie dans leurs opérations, et d’aider à guider le développement, le déploiement et l’utilisation de cette technologie par les États à des fins de défense, afin de garantir qu’elle favorise le respect du droit, de la sécurité et de la stabilité internationale », a fait savoir le Département d’État des États-Unis dans un communiqué.
Garantir une utilisation responsable de l’IA militaire
Cette Déclaration est composée d’une série de directives n’étant pas juridiquement contraignantes et « reflétant les meilleures pratiques qui, selon les États signataires, devraient être mises en œuvre dans le développement, le déploiement et l’utilisation des capacités militaires d’IA ». Il s’agit notamment de s’assurer que les systèmes d’IA militaires ont des utilisations explicites et bien définies et qu’ils soient conçus pour remplir les fonctions prévues. Ils devraient également faire l’objet d’évaluations et de tests rigoureux tout au long de leur cycle de vie afin de garantir qu’ils soient sûrs et efficaces.
Il serait aussi nécessaire de développer ces capacités militaires avec « des méthodologies, des sources de données, des procédures de conception et une documentation vérifiables ». L’objectif avec la Déclaration est par ailleurs de garantir que les humains gardent le contrôle et soient impliqués « pour toutes les actions essentielles à l’information et à l’exécution des décisions souveraines concernant l’emploi des armes nucléaires ». Face aux risques de « biais et d’accidents involontaires » avec ces systèmes d’IA, les États devraient en outre veiller à prendre des mesures pour les minimiser.
« Nous pensons que cette Déclaration peut servir de base à la communauté internationale sur les principes et les pratiques nécessaires pour garantir les utilisations militaires responsables de l’IA et de l’autonomie », a affirmé le Département d’État des États-Unis, ajoutant que « la nécessité de veiller à ce que les militaires utilisent les technologies émergentes telles que l’IA de manière responsable » est un défi commun.
