Ce nouveau type de greffe permettrait entre autres une cicatrisation plus rapide et plus esthétique.
L’impression 3D ne cesse de bouleverser la médecine, notamment avec des greffes d’oreille et de nez à partir de cellules humaines. Des chercheurs en dermatologie de l’université de Columbia, aux États-Unis, ont voulu profiter de cette technologie pour fabriquer de meilleures greffes de peau. Ils ont publié les premiers résultats de leurs expériences dans Science Advances fin janvier.
Une meilleure alternative aux bandes de peau plates
Le problème des greffes de peau peut-être comparé à l’emballage d’un cadeau aux contours irréguliers et mous, comme une peluche. Les bandes de peau à greffer — qu’elles proviennent intégralement d’un patient ou qu’elles aient été imprimées à partir de cellules — sont plates, ce qui complique leur utilisation sur certaines parties du corps comme les mains. Conséquence : les opérations sont plus longues et nécessitent plus de points de suture, ce qui crée des cicatrices moins esthétiques.
Ces chercheurs ont donc décidé de créer des greffes qui ont déjà la forme de la partie du corps à soigner, pour les transplanter comme des « vêtements biologiques ». Dans le cas d’une main, ils vont scanner celle du patient pour recréer un modèle identique en 3D et recouvrir ce dernier de collagène et de cellules nécessaires pour recréer de la peau, c’est-à-dire des fibroblastes et des kératinocytes. Cela prend environ trois semaines pour que la peau soit entièrement recréée.
Des tests uniquement réalisés sur des souris
Pour l’instant, les chercheurs ont seulement greffé des cellules de peau humaine sur des souris mais ils étaient déjà très satisfaits des résultats : « C’était comme enfiler un short à des souris, a expliqué Hasan Erbil Abaci. L’opération chirurgicale a duré environ dix minutes. » Un mois plus tard, la greffe s’est complètement intégrée à la peau des souris et ces dernières pouvaient de nouveau bouger leurs pattes normalement.
Lors de prochaines études, ils referont des essais de greffes sur des animaux plus grands avec une peau plus similaire à la nôtre. Il faudra donc attendre plusieurs années avant des premiers essais cliniques sur des humains.