C’était dans l’air depuis quelques semaines et le réseau social vient juste de l’annoncer : plus aucun accès à l’API de Twitter ne sera accordé gratuitement.
Après l’épisode qu’ont récemment vécu les développeurs d’applications smartphone tierces pour Twitter, la nouvelle ne sonnera pas forcément comme une révélation à leurs oreilles. Au moins, les choses sont désormais claires : l’accès à l’API, l’interface de programmation qui permet de venir « brancher » son application aux fonctionnalités de Twitter, sera rendu payant dès le 9 février.
Une injustice selon les développeurs
L’annonce est sans équivoque : « à compter du 9 février, nous n’accorderons plus d’accès gratuit à l’API Twitter, aussi bien pour la v2 que la v1.1. Un accès payant basique sera instauré à la place », écrit sur le réseau social le compte dédié à l’accompagnement des développeurs.
En réponse du tweet, la grogne se fait déjà entendre. Beaucoup estiment en effet que les développeurs d’applications tierces ont œuvré pendant des années à concevoir des fonctionnalités additionnelles depuis intégrées nativement par le réseau social. « Facturer les développeurs pour créer des fonctionnalités pour votre propre produit ? lol vous devriez les payer ! », s’agace notamment un concerné.
Pour l’heure, on ignore à quel prix s’élèvera l’accès à cette fameuse API qui constitue la clé de voûte de toute application tierce. Dans tous les cas, ce genre de montant est rarement rendu public. Une chose est sûre : les développeurs qui travaillent sur des applications tierces pour Twitter vont désormais devoir se mettre au pas s’ils souhaitent continuer à proposer leurs services.
Les chercheurs et data analysts également affectés
Les développeurs ne sont pas les seuls à utiliser l’API du réseau social dans leur travail. La recherche, et notamment les data analysts ont besoin d’accéder à cette interface de programmation pour faire tourner des scripts qui leur permettent, par exemple, de dresser des cartes de tendances ou mettre en lumière des observations sociologiques.
Un public qui ne pourra peut-être pas se permettre de s’offrir le précieux sésame. Aussi la facturation de l’accès à l’API résonne également comme la promesse d’un appauvrissement de l’accès à la connaissance, et par rebond à la lutte contre la désinformation.
Ce n’est là qu’un énième rebondissement dans l’histoire récente et tourmentée du réseau social américain depuis que l’omnipotent Elon Musk en a pris possession. Après avoir licencié plus de 50% de la masse salariale, et notamment dégraissé des pôles jugés essentiels (comme la modération), l’homme d’affaires cherche par tous les moyens à développer de nouvelles sources de revenus pour sortir la tête de l’eau. Dont acte.