Cette mesure, largement votée par le Sénat, fait toutefois polémique auprès de la gauche et de certaines associations.
Quel sera le système de sécurité mis en place pour les Jeux Olympiques de 2024 ? La question se pose au Parlement avec un projet de loi spécifique. L’un des articles, dédié à l’utilisation de caméras intelligentes, a été voté par le Sénat mardi avec 243 voix pour et 27 contre.
Que dit cet article ?
Selon le site Vie Publique, cet article est « un cadre juridique expérimental et temporaire » qui a été créé « pour améliorer les dispositifs de vidéosurveillance, qui utiliseront des algorithmes d’intelligence artificielle (IA) capables de détecter des situations dangereuses pour la sécurité des personnes, comme les mouvements de foule. » Malgré le fait que cela fasse partie d’un projet de loi sur les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, il est précisé dans le projet de loi que l’expérimentation durera jusqu’au 30 juin 2025.
Une expérimentation qui divise
La mesure ne fait pas l’unanimité au Sénat et dérange en particulier la gauche. « Les JO sont un prétexte pour jouer aux apprentis sorciers, le marché est énorme », a par exemple estimé le sénateur écologiste Thomas Dossus, alors que ce sont des « technologies absolument pas matures ». Selon l’AFP, il craint également que le développement de ces technologies puisse « nourrir » des systèmes dans des « tyrannies à l’autre bout du monde ». Eliane Assassi (PCF) a déclaré que cet article était un « cheval de Troie » pour des JO devenant un « accélérateur de la surveillance ».
Autre point de conflit, la question des caméras à reconnaissance faciale. Un sénateur LR avait déposé un amendement y étant favorable, mais la possibilité a été écartée par le gouvernement pour le moment. La CNIL, quant à elle, est contre cette fonctionnalité : « Les membres du collège de la Cnil appellent en tout cas les parlementaires à ne pas introduire de la reconnaissance faciale, c’est-à-dire de l’identification des personnes à la volée dans l’espace public, a déclaré Marie-Laure Denis, présidente de la CNIL, à France Info. L’espace public est un lieu où s’exercent de nombreuses libertés publiques, liberté de manifestation, de culte et autres. »