Le groupe californien a intenté une action contre Voyager Labs pour avoir collecté les données des utilisateurs en créant de faux comptes.
Meta ne veut plus que Voyager Labs puisse utiliser ses applications, Facebook et Instagram. Le géant américain a annoncé jeudi avoir intenté une action en justice contre cette entreprise qui se présente comme « un leader mondial des solutions d’investigation avancées basées sur l’IA ». Autrement dit, elle analyse en masse les publications sur les réseaux sociaux pour faire des déductions sur les individus. Elle a par exemple vendu ses services au département de police de Los Angeles, prétendant prédire quelles personnes étaient susceptibles de commettre des crimes dans le futur, comme l’a rapporté le Guardian en 2021.
Meta accuse Voyager Labs d’avoir collecté de manière inappropriée des données sur Facebook et Instagram, mais aussi sur d’autres plateformes comme Twitter, YouTube, LinkedIn et Telegram. Cela, à l’aide d’un logiciel conçu pour récupérer des informations accessibles au public à l’aide de faux comptes. Parmi celles-ci figurent les publications, les listes d’amis, les photos et les commentaires des utilisateurs.
Une violation des conditions d’utilisation
Plus précisément, l’entreprise a créé plus de 38 000 faux comptes d’utilisateurs Facebook pour collecter des données sur le réseau social et sur Instagram sans autorisation selon un dossier légal datant de novembre. Voyager Labs aurait ainsi récupérer les informations de plus de 600 000 utilisateurs de Facebook entre juillet et septembre 2022. Par ce procédé, la société est accusée d’avoir enfreint les conditions d’utilisation de Meta.
« Des entreprises comme Voyager font partie d’une industrie qui fournit des services de scraping à n’importe qui, quels que soient les utilisateurs qu’ils ciblent et leur but (…) Cette industrie collecte secrètement des informations que les gens partagent avec leur communauté, leur famille et leurs amis, sans surveillance ni responsabilité, et d’une manière qui peut impliquer les droits civils des personnes », explique Jessica Romero, directrice de l’application des plateformes et des litiges chez Meta. Affirmant avoir désactivé plus de 60 000 comptes liés à Voyager Labs, le groupe californien souhaite que la société de surveillance cesse de violer ses conditions d’utilisation et ne soit plus en droit d’utiliser ses applications.
