Un collectif prévoit de déposer plainte contre des influenceurs de téléréalité par rapport à deux affaires réunissant de nombreux plaignants.
Là où le gouvernement et des députés cherchent à encadrer les pratiques des influenceurs, une association a choisi une autre voie pour lutter contre les dérives. Formé en juin dernier, le Collectif d’Aide aux Victimes d’Influenceurs (AVI) a annoncé, son intention de porter plainte contre certains d’entre eux pour escroquerie en bande organisée. « Pour la première fois en France, des victimes accompagnées par une association et un cabinet d’avocats, mettent des “influvoleurs” de téléréalité face aux conséquences juridiques de leurs actes », affirme l’association, dans un communiqué.
Des actions collectives pour obtenir réparation
Marchandise non reçue, fausses promotions, produits non conformes… Les influenceurs sont souvent épinglés pour des arnaques. Pour sa plainte, qui regroupe de nombreux plaignants et sera déposée auprès du Tribunal judiciaire de Paris plus tard ce mois-ci, le collectif s’est associé au cabinet Ziegler & Associés. Elle concernera deux affaires précises.
La première porte sur les NFT « Animoon », un projet soupçonné d’être une escroquerie et ayant regroupé plus de 5 000 investisseurs pour un montant total de 6,3 millions de dollars. Ces derniers se sont vus promettre des gains et des avantages très importants, mais près de 5 mois après la vente de ces actifs numériques, ils n’ont rien reçu. Ce projet a été promu par plusieurs influenceurs français. La seconde, surnommée « Trading “Blatagang”, vise spécifiquement Marc Blata et Nadé Blata, deux influenceurs français vivant à Dubaï. Selon l’association, ils ont fait fortune en promouvant des sites de trading offrant des « signaux Forex » (marché des changes) sur leurs réseaux sociaux.
« Des enquêtes, enrichies par de nombreux noms et pièces, devraient être ouvertes pour escroquerie et abus de confiance, contre les différents protagonistes de ces projets », fait savoir le Collectif AVI. Son but, avec ces deux recours, est de « mettre en garde le public (jeune et moins jeune) sur les dangers des promotions de certaines “stars” sans scrupule, pointer la passivité des plateformes, souligner l’impuissance des institutions et encourager d’autres procédures identiques ». Il précise que des victimes d’autres influenceurs se sont rapprochés de lui pour tenter d’obtenir réparation, ce qui devrait aboutir à d’autres actions collectives.
