Le premier trailer de l’adaptation de la pièce de théâtre, au casting très riche, démontre le potentiel de ce nouveau long-métrage.
Aussi prolifique que touche-à-tout, François Ozon s’affirme, film après film, comme l’une des grandes figures du cinéma français. Avec sa capacité à changer de genre sans rien perdre de ses qualités, à la fois de réalisateur, mais aussi de scénariste. Pourtant, en dépit de son talent et des plus grandes actrices et merveilleux acteurs qu’il a su mettre en lumière, ses dizaines de nominations aux plus prestigieux festivals et cérémonies, à commencer par les Oscars, ne l’ont jamais récompensé. Son dernier projet, Mon Crime, adapté d’une pièce de théâtre de 1934 de Louis Verneuil et Georges Berr, pourrait bien réparer cette injustice.
Crime sensationnel
Dans cette comédie dramatique, le scénario dépeint une affaire de crime, commanditée par une jeune actrice, Madeleine Verdier, sur la personne d’un riche homme d’affaires. Plaidant la légitime défense, elle parie sur cette médiatisation improbable pour connaître enfin ses premiers succès, la gloire et rompre avec une vie misérable faite de désillusions. C’est Nadia Tereszkiewicz (Les Amandiers) qui tient le rôle de Madeleine, accompagnée de Rebecca Marder (Simone) qui campe son avocate. Comme souvent avec le réalisateur, les seconds rôles sont incarnés par un florilège de stars, dont la toujours sublime Isabelle Huppert, qu’il avait déjà dirigée dans un précédent film, Huit Femmes (2002). À ses côtés, le truculent Fabrice Luchini, un Dany Boon assez inattendu, ou encore un André Dussolier très juste dans le rôle du père d’un prétendant de la jeune actrice.
Voyage dans le temps
Sans dévoiler plus avant la suite du scénario aux spectateurs n’ayant pas connaissance de la pièce originale, gageons que le film d’Ozon saura jouer avec les rebondissements, sa galerie de personnages haut en couleurs pour faire de ce qui est aussi un film d’époque, se déroulant dans les années 1930, un petit bijou à mi-chemin entre ses origines scéniques et le faste de décors et de costumes, pourtant tout droit sortis d’une époque réputée comme austère. De ce premier aperçu émane un parfum de mystère, mais aussi d’un autre temps, ainsi que le potentiel appât idéal pour des spectateurs nostalgiques non pas d’une époque, mais d’un genre quasi-désuet aujourd’hui. Ils noteront le 8 mars prochain, date de la sortie, dans leurs agendas.