Avec une année 2022 aux résultats décevants, l’heure n’est pas à l’enthousiasme pour les projets d’Ubisoft.
Tout a commencé avec l’annonce d’un report du jeu Skull & Bones, du 9 mars prochain, à un vague « à partir d’avril ». Il devait surfer sur le succès des batailles navales aperçues dans Assassin’s Creed IV : Black Flag. D’abord pensé comme une simple extension vers 2013, le titre a peu à peu vogué vers la destination d’un titre à part entière, pensé pour un multijoueur prometteur. Après une annonce au salon mondial du jeu vidéo de l’E3 2017 ayant suscité un grand enthousiasme, puis une date de sortie estimée à 2018, le navire a sombré dans l’oubli. Le site spécialisé Kotaku rapporte que, sous couvert d’anonymat, nombre d’anciens développeurs proches du projet se noient dans une incompréhension totale.
Le bateau fantôme
Changements de direction, vision créative dans le brouillard et autres écueils sont venus sans relâche perturber le projet, qui aurait déjà coûté près de 180 millions de dollars. Mais Ubisoft reste à la barre, malgré la tempête, espérant, avec le passage en Alpha du titre, une sortie un jour ou l’autre. Entre-temps, l’excellent Sea Of Thieves de Rare pour le compte d’Xbox, sur la même thématique, a connu une trajectoire inverse, se bonifiant avec ses mises à jour et rencontrant un fort succès depuis sa sortie en 2018. Pour nombre d’ex-employés, cette obstination à continuer le travail sur Skull & Bones relèverait de l’orgueil, là où tel projet maudit aurait déjà été annulé chez d’autres grands éditeurs.
Une fin d’année en berne
Dans la journée d’hier, une autre information a apporté des précisions sur l’état de santé d’Ubisoft. Dans un appel auprès de ses actionnaires, le président Yves Guillemot a évoqué une année 2022 très en deçà des attentes, avec la contre-performance du dernier Mario + The Lapins Crétins Sparks of Hope et la perte de vitesse de la licence Just Dance avec son opus 2023. En cause également, l’absence de grosses sorties de fin d’année, avec les projets Assassin’s Creed Mirage ou Avatar : Frontiers of Pandora, qui risque de ne pas profiter du succès du deuxième film de Cameron. L’éditeur projette en conséquence des coupes budgétaires permettant de dégager la bagatelle de 215 millions de dollars, en se recentrant sur l’essentiel, mais aussi en licenciant. Espérons que le fleuron français de l’industrie retrouve le cap du succès.
