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Quel impact ont les réseaux sociaux sur le développement cérébral des jeunes ?

04 janvier 2023
Par Kesso Diallo
Les adolescents qui consultent plus souvent les réseaux sociaux sont de plus en plus sensibles aux retours de leurs pairs, selon une étude.
Les adolescents qui consultent plus souvent les réseaux sociaux sont de plus en plus sensibles aux retours de leurs pairs, selon une étude. ©BigTunaOnline / Shutterstock

Une étude montre que la fréquence de consultation de ces plateformes par les adolescents peut être liée à des changements dans la sensibilité du cerveau aux récompenses et aux punitions sociales.

Les réseaux sociaux peuvent être bénéfiques pour les jeunes tout comme ils peuvent leur nuire. Alors que ces plateformes sont souvent critiquées pour leur impact sur la santé mentale de ces derniers, des neuroscientifiques de l’Université de Caroline du Nord se sont demandé si la fréquence de consultation de celles-ci est associée à des changements longitudinaux dans le développement fonctionnel du cerveau au cours de l’adolescence.

L’étude, publiée mardi, a été réalisée auprès de 169 élèves de 6ème et de 5ème. Ces collégiens ont été divisés en trois groupes selon la fréquence de consultation de leurs flux Facebook, Instagram et Snapchat. Les utilisateurs dits « habituels » le faisaient au moins 15 fois par jour, les utilisateurs modérés entre 1 et 14 fois et ceux « non habituels » moins d’une fois par jour.  Les chercheurs ont effectué des scans cérébraux à trois reprises, à environ un an d’intervalle, pendant qu’ils jouaient à un jeu vidéo offrant des récompenses et des punitions sous la forme de pairs souriants ou avec un air renfrogné.

Une étude avec des limites

L’étude suggère que la fréquence de consultation des réseaux sociaux au début de l’adolescence peut être associée à des changements dans la sensibilité du cerveau aux récompenses et aux punitions sociales. Concrètement, les chercheurs ont découvert que la sensibilité des utilisateurs habituels aux récompenses de leurs pairs augmentait avec le temps tandis que ceux étant moins engagés dans les réseaux sociaux étaient de moins en moins intéressés par celles-ci.

« Les adolescents qui grandissent en consultant plus souvent les réseaux sociaux deviennent hypersensibles aux retours de leurs pairs », a expliqué Eva H. Telzer, professeure agrégée de psychologie et de neurosciences à l’Université de Caroline du Nord et l’une des auteurs de l’étude, au New York Times. L’étude présente cependant des limites, comme l’indiquent les auteurs. Vu que des différences dans les trajectoires neuronales existaient déjà entre les utilisateurs habituels et non habituels, il est difficile de déterminer si l’utilisation des réseaux sociaux avant leur collecte de données a causé des trajectoires neuronales distinctes.

« Nous ne pouvons pas affirmer de manière causale que les réseaux sociaux changent le cerveau », a déclaré Eva H. Telzer, ajoutant cependant que « les adolescents qui consultent habituellement leurs réseaux sociaux montrent des changements assez spectaculaires dans la façon dont leur cerveau réagit, ce qui pourrait avoir des conséquences à long terme jusqu’à l’âge adulte, préparant en quelque sorte le terrain pour le développement du cerveau au fil du temps ». « Des recherches supplémentaires examinant les associations à long terme entre l’utilisation des réseaux sociaux, le développement neural des adolescents et l’ajustement psychologique sont nécessaires pour comprendre les effets d’une influence omniprésente sur le développement des adolescents d’aujourd’hui », concluent les auteurs.

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste
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