Le FBI et d’autres autorités américaines s’inquiètent d’une augmentation des chantages sexuels dans le pays.
Une alerte nationale de sécurité publique. Lundi, des autorités américaines, dont le FBI, ont sonné l’alarme sur une « explosion » des cas d’enfants se faisant extorquer de l’argent après avoir été incités à envoyer des images explicites en ligne. Un crime connu sous le nom de « sextorsion ». Elles révèlent que les forces de l’ordre aux États-Unis ont reçu plus de 7 000 signalements liés à ce phénomène, pour au moins 3 000 victimes au cours de l’année écoulée. La plupart de ces dernières sont des garçons et plus d’une douzaine se sont suicidées.
« Le FBI a constaté une hausse terrifiante des cas de sextorsion financière visant les garçons mineurs – et le fait est que les nombreuses victimes qui ont peur de se manifester ne sont même pas incluses dans ces chiffres », souligne le directeur de l’agence, Christopher Wray, dans un communiqué.
Aider les enfants face à ce danger
Les autorités précisent que la majorité de ces opérations proviennent de l’extérieur des États-Unis, principalement de pays d’Afrique de l’Ouest comme le Nigeria et la Côte d’Ivoire. Elles se déroulent généralement sur les réseaux sociaux, les sites de jeux ou les applications de chat vidéo, soit des environnements en ligne que les jeunes estiment familiers et sûrs. Sur ces plateformes, les prédateurs se font passer pour des femmes afin de cibler des garçons mineurs.
Les victimes sont alors poussées à leur envoyer des photos ou des vidéos explicites pour ensuite être menacées de publication de ces contenus compromettants si elles ne versent pas une somme d’argent. Le pire, c’est que dans plusieurs cas, ce paiement n’a pas empêché des prédateurs de publier ces images et vidéos. « La honte, la peur et la confusion que ressentent les victimes lorsqu’elles sont prises au piège les empêchent souvent de demander de l’aide ou de signaler les abus », expliquent les autorités. Si elles sont en général âgées entre 14 et 17 ans, certaines interrogées par les forces de l’ordre avaient à peine 10 ans.
Les autorités sonnent l’alarme sur l’augmentation des cas de « sextorsion » alors que les vacances d’hiver viennent de commencer, période où les enfants passeront plus de temps en ligne. Leur objectif est d’encourager les parents et les soignants à travailler avec elles pour éviter que leurs enfants en soient victimes et les aider à se manifester si c’est le cas.
« Armés des informations contenus dans ce message d’alerte, les parents, les tuteurs et les enfants eux-mêmes doivent se sentir habilités à détecter les fausses identités, prendre des mesures pour rejeter toute tentative d’obtention de contenu privé et, s’ils sont ciblés, avoir un plan pour demander l’aide d’un adulte de confiance », a déclaré Kenneth A. Polite Jr, procureur général adjoint de la division criminelle du ministère de la Justice. « Les victimes peuvent avoir l’impression qu’il n’y a pas d’issue – c’est à nous tous de les assurer qu’ils n’auront pas de problèmes, qu’il y a de l’espoir et qu’elles ne sont pas seules », a par ailleurs indiqué Christopher Wray.