Au cinéma le 28 décembre, le nouveau long-métrage d’animation d’Alberto Vazquez nous parle de guerre, d’environnement et de religion à travers le destin d’oursons aussi mignons que sanguinaires.
Ne vous laissez pas amadouer par ces petits nounours multicolores et adorables. Derrière ces visages d’ange se cachent des guerriers sans pitié. Refusez donc cette sortie ciné à votre enfant ou petite cousine : l’œuvre est déconseillée aux moins de 12 ans. En réalité, Unicorn Wars est un beau mélange de parodie de films de guerre, d’Apocalypse Now et de Bambi. Écrit et dessiné par Alberto Vazquez (Birdboy, Decorado, Psiconautas), le long-métrage franco-espagnol a nécessité six ans de travail et 250 professionnels de l’animation. Écologie, pouvoir, religion, guerres, psychologie… Malgré les images pop et colorées, l’auteur nous propose des réflexions profondes sur des sujets essentiels.
« Une bonne licorne est une licorne morte »
Tout commence dans un camp militaire avec des oursons adorables. Serpent gros câlin, Caporal pompon, Capitaine museau… Bienvenue au monde des Bisounours, où les soldats lancent des flèches en cœur et se motivent en se disant « Gros cœur d’amour sur vous ». Les scènes dégoulinent de tendresse et de niaiserie, mais un premier détail nous fait tomber de notre nuage de chamallow. « Une bonne licorne et une licorne morte », martèlent les personnages. On apprend alors avec stupeur que les oursons et les créatures légendaires sont en guerre depuis toujours, et que la bataille finale approche.
L’unité de nounours inexpérimentés quitte alors le camp pour attaquer les licornes de la Forêt Magique. Le film s’intéresse particulièrement au destin de deux frères, Célestin et Dodu, qui sont embrigadés dans cette équipe. Le premier a soif de sang. Envoûté par le Grand livre sacré, il est persuadé que celui des créatures à corne lui donnera la beauté parfaite et éternelle.
Le second n’aime pas la guerre et préfère les câlins et les myrtilles. Âmes sensibles s’abstenir : la violence est partout dans Unicorn Wars, et les images colorées se noient souvent dans des bains de sang. Le décalage entre les dessins enfantins et la brutalité des tueries est efficace et choquant. C’est trash et perturbant.
Au fil des minutes, la naïveté du début est remplacée par la folie et la haine. Le film, anti-militaire et écologique, permet de montrer la cruauté de l’homme envers les autres et surtout envers la nature. Il nous interroge sur des sujets existentiels et nous remet en question. Il nous fait réfléchir sur les jeux de pouvoir, de domination, sur la manière dont les groupes se dressent les uns contre les autres, sur la responsabilité de la religion dans les guerres, sur la création des faux héros et la manière dont le peuple est manipulé grâce à la peur. On rit, on pleure (vraiment), on angoisse… Unicorn Wars est une pépite d’animation qui nous reste en tête pendant un long moment, et qu’on vous conseille d’aller voir, à partir du 28 décembre au cinéma.
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